Le deuxième producteur de cuivre d’Afrique admet ne pas pouvoir honorer ses paiements et promet de déclarer un défaut de paiement si ses créanciers rejettent sa demande de retard, ce qui semble être la tendance.
La Zambie, deuxième producteur de cuivre d’Afrique, se prépare à devenir le premier État africain à déclarer un défaut de paiement à la suite de la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19, annonce le Financial Times.
Le pays, qui tente de restructurer sa dette extérieure de 12 milliards de dollars, adoptera cette mesure si les investisseurs détenant ses obligations d’un montant de trois milliards de dollars rejettent sa demande de suspendre les paiements. Ils doivent décider la semaine prochaine d'accepter ou non la demande du gouvernement de suspendre les paiements d'intérêts pendant six mois. Cependant, ils ont déjà déclaré qu'ils prévoyaient de rejeter la proposition.
«Si la Zambie ne parvient pas à un accord avec ses créanciers commerciaux [...], la république [...] sera incapable d'effectuer des paiements et, par conséquent, ne parviendra pas à prévenir l'accumulation d'arriérés», a déclaré le ministère zambien des Finances cité par le quotidien.
Les créanciers pointent l’opacité du pays
La réticence des créanciers à accepter la suspension découle en partie du fait qu’ils ne soient pas tous traités sur un pied d’égalité. Des détenteurs d'obligations se sont plaints du fait que la Zambie n'a pas divulgué suffisamment d'informations sur ses dettes et ses projets de maîtrise des finances publiques.
«Deux grandes préoccupations que nous avons sont le manque de clarté sur l'allégement de la dette qu'ils obtiennent d’autres créanciers, et l'absence d'un cadre budgétaire à moyen terme pour remettre la dette sur une trajectoire durable», souligne Kevin Daly, gestionnaire de fonds chez Aberdeen Standard Investments et membre d'un comité de détenteurs d'obligations zambiennes.
«Le gouvernement n'a fourni aucun cadre crédible à moyen terme expliquant comment le pays entend remédier aux déséquilibres macroéconomiques de longue date du pays et rétablir la viabilité de la dette», ponctue un investisseur de fonds spéculatifs qui a préféré garder l’anonymat.