Sorti 3e avec 12% de voix lors du simulacres d’élections groupées de 2015, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) de Désiré NZanga Kolingba subit sa dernière perfusion à quelques mois du double scrutin de 2020. A ce jour, de fortes inquiétudes ne cessent de gagner les cœurs des militants et sympathisants de cette formation politique fondée par le feu président André Kolingba. Absence de vision politique, transhumance, perte de repères ou simplement la fin d’une ère ?
Même si le RDC a annoncé son congrès pour la fin de ce mois d’Octobre, l’inexistence de son leader sur la scène politique après les deux tours des élections (2015-2016) continue de susciter de folles inquiétudes au sein de l’opinion nationale.
Bien que considéré comme un des principaux favoris des élections passées, Désiré Nzanga Kolingba alias DK qui avait soutenu le candidat de l’URCA lors du second tour a choisi se soustraire du jeu politique. On voit régulièrement le leader du RDC effectuer des incessants aller-retours entre Paris et Bangui. Si cela se justifie selon ses proches par son contrôle sanitaire, l’homme se prononce rarement ou pas du tout sur les faits sociopolitiques graves.
Doit-on accuser le laxisme naturel de DK ou simplement son manque de leadership politique ? Cette question laisse beaucoup de supputations.
En attendant, le bateau RDC est depuis peu sous de fortes vagues. Si l’alliance avec la majorité avait fait laisser au parti des plumes, le vent de la transhumance a été incalculable. Même dernièrement, des rumeurs d’un probable ralliement de la formation politique à la plateforme Be Oko a longtemps fait la une de l’actualité nationale. Le communiqué pendu par le bureau politique avait certes en partie étouffé les rumeurs sans mettre fin aux querelles ou encore repréciser le bord politique du parti.
Le RDC s’attachera en fin de compte à la majorité présidentielle ou devra-t-il intégrer la COD-2020, plateforme de l’opposition démocratique ? Pour le moment, rien ne rassure, mais, néanmoins, le ballotage politique du RDC a fait plusieurs mécontents au rang des cadres du parti dont Me Fleury Hotto et Jeannin Damossa.
Nombre des cadres du RDC ne manquent jamais de s’attaquer au leadership de DK qu’ils ne voient pas à la hauteur de la vision du parti créé par son défunt père. Doit-on défaire DK pour ressusciter le parti ? La question se pose à ce jour avec acuité puisque l’aile intellectuelle du RDC commence déjà à remettre en cause le choix clanique de DK pour la présidence du parti. Henry Mari Dondra, un des anciens jeunes cadres du RDC n’aurait-il pas été mieux ? Autant de questions qui frisent les débats. Le congrès très attendu viendra effacer le malaise qui se fait déjà ressentir au sein du parti des verts jaunes.