La prolongation de la transition en République centrafricaine a formellement été annoncée par le Médiateur international, Denis Sassous Nguesso. C’est dans une lettre signée le 22 décembre dernier que le président Congolais a rendue publique la notification de cette prolongation aux trois têtes de la transition, à savoir à la Présidente de transition Catherine Samba Panza, au Premier ministre Mahamat Kamoun et au Président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguendet. Dans la lettre de Sassou, pouvait-on lire : « Je tiens particulièrement à vous remercier pour cette nouvelle dynamique. Je suis convaincu que c’est cet excellent climat de travail, ces efforts conjugués qui ont permis aux principales institutions de transition de parvenir à formuler une demande conjointe en vue de la prorogation de la transition. Il m’a été donné légitimement de recevoir cette demande conjointe, en ma qualité de Médiateur lors d’une audience que j’ai accordée à son Excellence Monsieur Mahamat Kamoun Premier ministre Chef du gouvernement de transition. »
En effet, la deuxième version de transition dirigée par Catherine Samba Panza devrait plier bagages en février 2015, à l’issue de l’organisation des élections générales. Le calendrier initial de la transition n’étant plus tenable à cause des séquences de violences et autres crises politiques enchevêtrées, le vide juridique pour la suite de la transition au-delà de février prochain est perceptible. Les inquiétudes sont déjà exprimées par des observateurs avisés de la crise. C’est le cas de M. Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN) qui, dans son discours d’investiture comme candidat de son parti à la prochaine présidentielle le 3 janvier dernier, a demandé que Sassou Nguesso puisse s’exprimer le plus rapidement possible sur la prolongation de la transition, afin d’éviter des interprétations et des troubles après février 2015.
Ainsi, selon la lettre de Sassou, la transition est prorogée pour six mois, c’est-à-dire jusqu’au mois d’août prochain, conformément à la Charte constitutionnelle de transition. Le Médiateur encourage par ailleurs les autorités centrafricaines de transition à parachever le processus du Forum de Bangui, puis à s’atteler à l’organisation des élections dans les six mois de prolongation obtenus.
Signalons que la réaction de la Présidence de la République n’a pas tardé. Dans un communiqué de presse signé le 5 janvier de Mme Antoinette Montaigne, Ministre conseillère Porte-parole de la Présidence, la première institution de la République a relayé l’information pour que le peuple centrafricain tout entier puisse être informé.
CNC / Bangui / Fred Krock