Quelques heures avant la déclaration télévisée du porte-parole de la présidence de la République à propos de l’incident militaire qui avait eu lieu au stade omnisport entre les gardes présidentiels et les éléments de sécurité rapprochée de l’ancien Président François Bozizé, neuf blindés russes ont été placés en alerte dans la capitale, tandis que des mercenaires de la société Wagner sont déployés tout le long du fleuve Oubangui. Que s’est-il passé ?
Quelques heures après sa conférence de presse à propos de l’incident militaire qui avait eu lieu au stade omnisport à Bangui, l’ancien Président de la République François Bozizé avait quitté la capitale pour regagner son village natal à Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, avant de rentrer 48 heures plus tard à Bangui.
Au même moment, à la présidence de la République, la déclaration faite à la presse par l’ancien Président François Bozizé ne passe pas. Une réunion d’urgence a été organisée en présence du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, et des mesures de renforcement de sécurité de la capitale ont été prises à l’unanimité. Sans surprise, des blindés russes, octroyés par l’armée russe aux forces armées centrafricaines, et qui devraient être déployées en province pour affronter les groupes armés qui occupent plus de 85% du territoire national, ont été déployés dans la capitale avec 150 de 250 nouveaux mercenaires russes de la société Wagner qui venaient d’arrivée dans le pays.
Mais la chose la plus étonnante dans cette affaire, c’est le déploiement des mercenaires russes à Zongo, une ville frontalière de la République démocratique du Congo qui se trouve en face de la ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine.
À Zongo, les mercenaires russes sont positionnés tout le long du fleuve Oubangui afin de surveiller discrètement l’entrée et la sortie afin de débusquer des éventuels assaillants armés qui pourraient éventuellement déstabiliser le pays dans les prochains jours.
Cependant, à la télévision nationale, le porte-parole de la présidence de la République déclare officiellement que les propos tenus par l’ancien Président François Bozizé dans les médias suite à l’incident armé survenu au stade omnisport « sont une déclaration de guerre » faite contre le régime de son ex-Premier ministre Faustin Archange TOUADERA, et il doit en tirer les conséquences.
Ainsi, la présidence a également indiqué qu’elle se resserve le droit d’engager des actions en justice contre l’ancien Président.
Pour de nombreux observateurs, toutes les manœuvres de provocation engagées par le gouvernement contre l’ancien Président François Bozizé depuis son retour au pays en décembre 2019 sont sans doute une stratégie du pouvoir.
Notons que le meeting de l’opposition prévu ce mardi 24 novembre sur le terrain football de l’UCATEX est interdit par le gouvernement. Des forces de l’ordre sont déployés massivement sur place.