Autrefois, résidence privée de feu empereur Jean Bedel Bokassa, le Palais de Bérengo situé à 75 kilomètres au Sud de Bangui dans la préfecture de la Lobaye était, jadis, la deuxième capitale du pays. Entre nostalgie et retour à la case départ, les habitants de la localité gardent quelques souvenirs de cette cour impériale.
Plus de quarante ans après la chute de Jean Bedel Bokassa, ex-empereur de Centrafrique, la cour impériale de Bérengo est totalement en ruine. Cet espace de quatre kilomètres carrés n’est plus qu’un mauvais souvenir du goût de ceux qui l’ont connu dans le passé. Transformée partiellement en centre d’instruction militaire, la grande partie de cette ancienne résidence demeure dans un état de déliquescence.
A l’entrée de celle-ci, une vieille guérite en briques cuites délabrée. Aujourd’hui, cet endroit n’est que l’ombre de lui-même. Pour quelques témoins de l’époque ayant vécu l’histoire, l’endroit n’a pas été choisi au hasard. Jean Parfait Mboma, garde rapprochée de l’empereur Jean Bédel Bokassa de 1962 à 1979, retrace l’histoire de ce royaume.
"C’est lors de ses voyages officiels à l’étranger que Bokassa a copié ces choses pour en fin de compte, les réaliser chez lui. Bérengo était l’endroit où son grand père récoltait son vin de palme. Etant donné que Bokassa est devenu un grand homme, il voulait que sa mémoire soit honorée" a témoigné Jean Parfait Mboma.
En effet sous l’empire centrafricain, Bérengo était un véritable havre de paix et il y avait un peu de tout. Selon les habitants de cette localité, après le passage des successeurs de Jean Bedel Bokassa, la deuxième capitale de la République centrafricaine est redevenue un petit village misérable.
"Ici, il avait construit un aéroport, un héliport. Il a bâti un immeuble à trois étages, où habitait l’impératrice. Autrefois, nous avions des unités de transformation de riz, de café, de coco, une salle de cinéma de plus de 5.000 places. Tous les régimes qui lui ont succédé ne tenaient pas compte de Bérengo. Présentement, Bérengo est foncée dans la boue. A qui pourrions-nous nous plaindre" a renchéri Jean Parfait Mboma.
L’histoire s’est éteinte avec le temps. Aujourd’hui les habitants de Bérengo se disent abandonnés face à la misère sociale.