Le 24 novembre 2020, Fidèle Gouandjika, conseiller à la présidence de la République en matière des organisations et celui qui se fait passer pour le faiseur des Rois avait annoncé sur sa page Facebook que M. Michel Amine, président – fondateur de l’UNDP apporte son soutien et celui de son parti politique au Pr Touadéra pour l’élection présidentielle du 27 décembre 2020. Pour soutenir ces propos, il avait publié le message suivant « J’appelle tous les militants, toutes les militantes, tous les sympathisants de mon parti UNDP et tout le peuple souverain à voter massivement pour le professeur Faustin Archange Touadéra candidat du MCU à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020 afin qu’il remporte les présidentielles au premier tour du scrutin avec un score soviétique». Quelques heures plus tard, le directeur national de campagne de Michel Amine non seulement confirmait cette information, mais surtout invitait les professionnels des médias à prendre part, le 25 novembre 2020 à 12 heures à l’hôtel Ledger Plazza, à la cérémonie de signature de cette alliance entre le MCU et l’UNDP.
Comme auguré, ce jour – là, devant un parterre d’invités, des représentants des partis politiques composant la plateforme dénommée « Bê-Oko » et du MCU, des militants et membres de la nouvelle coordination de l’UNDP, et devant la presse, ce pacte a été effectivement et officiellement formalisé entre un certain Kango et le secrétaire exécutif national du MCU Simplice Mathieu Sarandji. Si cet arrangement politique s’impose de facto pour ce dernier, depuis sa nomination à la primature en 2016 à ce jour, comme l’aboutissement combien heureux d’une longue lutte et d’un rêve, il se révèle plutôt pour tous les stratèges de l’UNDP qui, venus de tous les quatre coins de la République centrafricaine, de l’est à l’ouest, du sud au nord, et issus de toutes les différentes couches sociales, avaient réussi à en faire une véritable machine, lors des élections de 2015, et dont certains ne sont plus sur cette « Terre des Hommes » comme la fin d’un rêve et un destin brisé à jamais, tel un verre tombé par terre.
Créé en 2014 par Michel Amine, l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès « UNDP » s’est imposée, au lendemain des élections législatives de 2015 comme la première force politique avec 14 députés siégeant à la représentation nationale. Doté d’importants moyens matériels, techniques et financiers, et administré par un groupe d’hommes engagés et déterminés, parmi lesquels des fonctionnaires et agents de l’Etat, des experts relevant de tous les sectoriels de la vie socio – économique du pays et des professionnels venant du privé, ce parti n’avait pas eu trop de peine à s’implémenter et à faire installer ses organes de base dans toutes les préfectures, les sous – préfectures, les communes et les villages. Bravant l’insécurité ambiante à l’époque due aux exactions commises régulièrement par les éléments de la Séléka et les Antibalaka et au prix de leur vie, à l’exemple du braquage de leur véhicule, le 8 novembre 2014, par Ali Darass de l’UNDP à Bambari, des tentatives d’enlèvement par les Antibalaka sur la route de Nanga – Boguila, au sortir de la ville de Paoua et à Gouzé, en février 2015, et le braquage du véhicule du secrétaire général Franck – Enock Ngodi, cette même année dans la concession de feu Tarzan à Bangui au quartier Kakamangoulou, ils sont parvenus par leur intelligence, leurs capacités d’approche, leur sens d’écoute et leurs nombreux contacts à porter le message de l’Espoir de Tout Un Peuple dans les contrées les plus lointaines et à mobiliser le petit peuple autour du programme politique de l’UNDP. N’eût été l’arrestation de Michel Amine, en avril 2015, savamment orchestrée et sur fond de règlement de comptes politiques, la moisson après les législatives aurait été plus fructueuse que les 14 élus. Une belle victoire tout de même qui susciterait dès les premières heures de sa nomination au premier ministre Sarandji de bien curieuses idées, celles d’en faire son affaire, à savoir un solide socle indispensable à la création de son organisation politique !
Par d’opaques arrangements souterrains et des pratiques d’achats de conscience et de Koudoufarisme éhonté, et grâce à d’importants moyens financiers et de fallacieuses promesses de nominations à de hautes fonctions publiques et dans le gouvernement, l’homme réussira son pari. Par l’entremise d’un certain Stève Koba, président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle et une alliance dûment signée par un certain Augustin Yangana – Yahoté président du groupe parlementaire UNDP, sans l’accord préalable du bureau politique et de Michel Amine, il obtiendra tout aisément le ralliement des 14 députés de ce parti à la cause de sa politique. Pour avoir eu le courage de dénoncer de vives voix cette manière de tuer la démocratie centrafricaine et de liquider l’UNDP, à travers la cooptation et la nomination d’un certain Guy Francky Leffa, certes militant mais dont le nom ne figurait pas dans le panel des experts, lors d’une audience accordée au bureau politique de l’UNDP par le premier ministre Sarandji, en 2016, le 3ème vice – président en charge de la communication aura signé son acte de mort. Suspendu de salaire illégalement en juin 2017, suite à ses analyses et ses articles jugés trop critiques et gênants pour le régime et contraint à la clandestinité pendant plus de 10 mois, il aura la vie sauve en parvenant à se frayer un chemin pour quitter le pays, au lendemain d’une tentative d’enlèvement et d’assassinat de la part d’un certain Bienvenu Zokoué, au moment des faits directeur de l’OCRB à la tête d’un peloton de deux véhicules bourrés d’une cinquantaine d’hommes lourdement, le 1er octobre 2018 vers 9 h 30 mn dans l’enceinte de la rédaction du journal Le Démocrate.
Après la neutralisation de l’homme le plus dangereux et le plus retors de l’UNDP, la nomination de Augustin Yangana – Yahoté et de Ginette Amara Ali Mazicki, respectivement au poste de ministre de l’administration du territoire et de ministre en charge de la recherche scientifique, Sarandji devenu entretemps secrétaire exécutif national du MCU avait tout le loisir de manipuler le coordonnateur de l’UNDP Aiméry Ela afin d’atteindre ses objectifs. Avec la coquette somme de 50 millions de Fcfa, il a pris sur lui l’entière responsabilité de financer les travaux du 2ème congrès ordinaire de l’UNDP à Bangui le samedi 12 septembre 2020, sans l’avis préalable de Michel Amine. Quelques jours plus tard, à la grande surprise de tous les adhérents, des militants et des sympathisants, le coordonnateur Ela Aimery signera le mercredi 30 septembre 2020 à Bangui, l’accord politique unissant le Mouvement Cœurs Unis (MCU) et les partis politiques qui se sont engagés à soutenir le Président Faustin-Archange Touadéra dans la plateforme « Bê-Oko », en présence des membres du bureau exécutif de ladite plateforme, au siège du MCU.
Informé de ce qui s’est passé, Michel Amine qui serait placé sous contrôle judiciaire à Marseille, pique une vive colère. Comme à ses habitudes, considérant l’UNDP comme étant un patrimoine personnel, il prend une décision pour dissoudre la coordination nationale et renvoyer dans leurs familles Ela et Ngodi et met en place une nouvelle équipe. Dans la foulée, il fait intenter une action en justice en référé aux fins d’obtenir l’annulation de l’acte posé par son ancien bras droit. Nanti de la décision de justice, il saisit officiellement le président de la République Touadéra, lui fait parvenir la liste des nouveaux responsables et lui demande de signer directement avec lui par leur intermédiaire. C’est ainsi que, suite une bande sonore enregistrée depuis Marseille dans laquelle il a appelé tous les adhérents, les militants et les sympathisants de son parti à voter massivement pour Touadéra le 27 décembre 2020, l’on assistera à la signature de cette énième alliance politique entre le MCU et l’UNDP. Au grand dam de ces derniers dont la plupart n’avaient pas fait le déplacement de l’hôtel Ledger Plazza et dont certains d’entre eux à l’exemple d’un certain Ludovic Ledo prendront immédiatement après leur responsabilité à deux mains pour claquer la porte.
Aussi invraisemblable et irresponsable que cela puisse paraître, cette coalition sur leur dos et contre leurs intérêts visant à faire diluer le corpus de l’UNDP dans le MCU, n’est que l’expression d’une politique de l’autruche soigneusement pensée par un certain Sarandji dont le but est de sceller une alliance électorale avec une organisation politique solidement implémentée sur l’ensemble du territoire dans l’espoir de contrôler ses hordes de militants qui, tels des moutons de Panurge, ne discuteraient pas un mot d’ordre ou une consigne de vote, le moment venu. Quelle grande et stupide illusion pour Papa Sarandji et son très cher cadet le Gangster de Boy – Rabé ! Cette UNDP avec laquelle ils viennent de se coaliser n’est plus qu’une coquille vide. En constituent les preuves la non – présence dans la salle, ce jour – là à l’hôtel Ledegr Plazza, des membres – fondateurs de ce parti et des architectes de la victoire de 2015. Si Mme Koyambounou née Massengué Jacqueline s’était fièrement affichée aux côtés des officiels, l’absence de Polizouh, Gandao, Bissafi, Ngodi, Bissefi et Autres n’était pas passée inaperçue. En effet, après le départ du député de Abba Issa Marc à la tête de six autres pour le KNK, d’autres représentants nationaux de l’UNDP ont décidé de quitter la barque du MCU pour négocier de nouvelles alliances avec le CDE de Abdoul Karim Méckassoua, le MLPC de Martin Ziguélé….Et comme le malheur ne vient jamais seul, l’ancien coordonnateur Aiméry Ela a interjeté appel contre la décision rendue par le TGI. A l’intérieur du pays, c’est – à – dire dans nos préfectures, nos sous – préfectures, nos communes et nos villages, du fait de l’absence prolongée de Michel Amine du pays et de ses promesses non tenues, tous les secrétaires généraux ont démissionné de leurs responsabilités. Du coup, cette coalition n’est qu’un simple marché de dupes permettant au président – fondateur de l’UNDP d’empocher quelques billets de banque pour tenter de résoudre un tant soit peu ses propres problèmes financiers. Une réponse éminemment partisane en réponse à une sollicitude manifestement partisane !
Voilà pourquoi le système partisan actuel est largement discrédité et que les Centrafricains doutent de la capacité de la classe politique actuelle à changer le pays en se libérant de la politique politicienne, des combines, des fourberies, de la transhumance et des rivalités de personnes. Le mode de gouvernance clientéliste et la reproduction de groupes politiques dépourvus d’une vision claire, partagée par les populations, sur le développement du pays, sont à l’origine d’une certaine désaffection des citoyens à l’égard de la chose publique. Le manque d’éthique et d’oubli de soi, le népotisme, le « clanisme » et les autres pratiques de mal gouvernance perdurent, alors que les Centrafricaines et Centrafricains s’étaient clairement prononcés contre tous ces maux en 2015 dans les urnes.
Mais les manœuvres habituelles ne pouvant durer éternellement, méfiez-vous, chers politiciens professionnels, car, comme le dit l’adage : « à force de tirer sur la corde, elle finit par se casser ».