La route, celle qui mène au Palais de la Renaissance est encore longue et la liste des prétendants aussi, longue et interminable. Les propriétaires du Palais de la Renaissance, Centrafricains, se réjouiront de voir de nombreux candidats-locataires s’intéresser à leur case : la maison centrafricaine. Un seul retiendra leur attention. Un seul répondra à leurs exigences et à leur espérance. De ces cartes battues, un seul nom en sortira pour une période de 5 ans et plus si affinité avec le peuple. Eu égard à la situation actuelle du pays et au nom de la patrie, de la nation et bien sûr de la démocratie, les autres devront s’unir pour soutenir la décision du peuple et par la même, le candidat « démocratiquement élu ».
Les jours s’égrainent. Les dates fatidiques approchent. Le Forum est fixé pour le mois de février 2015. Le Référendum Constitutionnel en mai 2015. Le 1er tour des présidentielles et législatives en juillet 2015. Enfin le 2ème tour en Août 2015. Ce calendrier de l’année 2015 est chargé. La Centrafrique aspire à un réel changement, une rupture, une nouvelle Centrafrique sur de nouvelles bases.
« Candidat avec un cœur réconcilié »
Certains y voient l’occasion de s’éclore, de faire la lumière sur leurs ambitions, leur projet de société ; de rencontrer le peuple souvent oublié après la sortie des urnes du 2ème tour, s’il n’y a pas hold-up électoral au 1er tour. D’autres, sans conviction, entrent dans la course pour espérer s’inscrire sur la liste des commensaux. D’autres, encore, hésitent, « J’y vais ou j’y vais pas » sachant que « qui veut aller loin ménage sa fortune » ; ceux-ci risquent de s’arrêter aux portes du dépôt de la candidature ; les frais inhérents à leur candidature n’étant pas réunis. Ils s’éliminent alors d’eux-mêmes. La course est nettement terminée pour eux. Certains encore forcent leur destin au lieu de renforcer leur programme pour se retourner vers des personnes susceptibles de les porter… financièrement. Des candidatures « fanfanronnesques », il y en aura. Pourquoi ne pas essayer ! C’est la démocratie ! C’est le courage d’avoir envie de proposer des pistes de solutions pour le développement, la gestion du pays, pour l’intérêt national. Tous ont souffert et veulent s’exprimer. L’amour de la patrie renaît.
Les diverses et nombreuses candidatures déclarées ou potentielles révèlent la diversité de Centrafrique et assurément la richesse des idées de chacun pour la nouvelle Centrafrique. Dans cette jungle de candidature pléthorique où l’on ne sait plus quoi penser dans cette grande république abritant seulement environ 3.500.000 âmes ; l’on ne sait qui est qui et qui dit quoi, avec quel message ! Chacun veut tenter sa chance. Ce qui est normal. Il n’y aura plus de candidats dits « traditionnels ». Il n’y aura que des idées, des combats d’idées et de la conviction. C’est le « centrafricano-optimisme » décrit par le compatriote GJK.
Qu’il n’y ait pas des déçus prêts à dégainer ou à appuyer sur la gâchette à bon marché en Centrafrique. Qu’il n’y ait pas des insatisfaits qui retournent dans notre brousse profonde ressortir les « bandas a gui kwa », les « ga na pondé ». Que l’on ne prononce plus le mot « partition », signe de décadence. Ceux-là seront des inassouvis qui ne veulent pas se décliner devant la loi, la force et la dictature de démocratie. Que les leaders politiques et les responsables des bureaux de vote fassent preuve de maturité dans le respect des suffrages exprimés par le « peuple-roi », et éviter ainsi les éternelles contestations des résultats qui ont replongé le pays dans la misère. Le peuple a beaucoup souffert. Nos martyrs ont besoin de repos.
Maintenant le peuple reprend son pouvoir. Il redevient souverain.
La puissance de l’électeur-citoyen refait surface. Les candidats vont se battre jusqu’à l’épuisement pour mendier, tendre la main à son bulletin en or. Il est enfin reconnu. Il existe. Il lèguera son bulletin au plus persuasif, au plus pragmatique ; à celui qui l’aura fait rêver. Pour cela, sa vigilance est réclamée. Sa responsabilité est engagée.
Toutefois, le contrat intérimaire ou transitoire de mame Randatou la fée Catherine Samba Panza prendra fin dans six mois. Pourvu qu’elle ne distribue pas « son argent » aux troubles fêtes, aux malfrats, aux ennemis de la paix pour prolonger son contrat au profit des prédateurs.
Les prétentions sont nombreuses et justifiées, les raisons aussi. La campagne sera animée et riche ; les délations et les attaques aussi. Elles seront sournoises, calomnieuses. Il faut être courageux, animé d’un sang-froid patriotique et démocratique. L’unité, la dignité, devraient être là, omniprésentes dans ces périodes mouvementées. Ce couple unité-dignité doit vaincre et convaincre, commander la marche vers la paix, vers la sécurité et vers la réconciliation : « Lutter avec un cœur réconcilié » pour éviter les démons de la division, de la haine, de l’insécurité.
Ce forum qui se réunit à la fin de cette transition, présidée par mame Randatou la fée Catherine Samba Panza, déterminera les conditions à remplir pour se présenter à ces élections générales groupées : présidentielles et législatives. Des candidatures seront sans doute écartées. Des fusions, des mariages, des parrainages naîtront. Des tractations, des larges rassemblements pour propulser tel ou tel individu s’intensifieront. Bref ! Toute forme de coalition, d’alliance verra le jour.
Pour tout cela, il faut d’abord battre campagne. Battre campagne avec des argumentaires, avec un projet de société concret qui prennent en compte les aspirations réelles du centrafricain et qui s’imposent dans l’Unité et la Dignité. Ce qui révélera notre émancipation démocratique. Ce qui émerveillera les dubitatifs. Ce qui étonnera les amis de Centrafrique.
Joseph GRÉLA
L’élève du Cours Moyen
De l’école indigène de brousse
De Bakouté