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Discours de son excellence le professeur Faustin Archange Touadera, président de la république, chef de l’Etat a l’occasion de la visite officielle de suivi des projets et de lancement de nouveaux projets a Mobaye.

Publié le samedi 12 decembre 2020  |  Présidence
Discours
© Présidence par DR
Discours de son excellence le professeur Faustin Archange Touadera a l’occasion de la visite officielle de suivi des projets et de lancement de nouveaux projets a Mobaye.
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Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;
Messieurs les Sous-préfets de la Basse Kotto ;
Messieurs les députés ;
Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la ville de Mobaye ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ;
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Chers compatriotes de Mobaye et des localités environnantes ;
Je vous adresse, avant tout propos, mes chaleureuses salutations.
Je salue particulièrement les notables, les femmes, les jeunes de Mobaye pour votre hospitalité légendaire qui s’est encore manifestée depuis notre arrivée dans cette ville de Mobaye.
Je voudrais aussi saluer et féliciter toutes les autorités administratives, judiciaires, militaires, religieuses, locales ainsi que les chefs traditionnels de Mobaye, pour la réussite de l’organisation de cette cérémonie et surtout pour vos efforts en faveur du retour de la paix, de la sécurité, et de la réconciliation nationale.
Je vous remercie tous de l’accueil chaleureux que vous m’avez réservé ainsi qu’à toute la délégation qui m’accompagne.
J’ai bien noté les préoccupations légitimes de la population de Mobaye que vient de nous rappeler le Président de la Délégation de cette ville.
Elles seront examinées avec bienveillance par le gouvernement.
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
La préfecture de la Basse Kotto jadis havre de paix, de l’unité et de la cohésion sociale est l’une des régions durement touchées par la crise militaro politique, déclenchée en 2012.
Outre ces violences aveugles qui ont endeuillé la préfecture, la population de Mobaye, à l’instar de certaines villes de notre pays, avait connu en 2019, de graves inondations qui ont affecté des milliers de personnes.
Devant le désastre humanitaire crée par le changement climatique, j’avais instruit le gouvernement de fournir des assistances alimentaires et non alimentaires à la population sinistrée en plus des réponses humanitaires apportées par nos partenaires dont je salue l’action auprès de nos populations.
En dépit de ces conditions particulièrement difficiles, la population de la Basse Kotto a fait preuve d’une résilience sans précédent.
La reconstruction de la Basse Kotto est restée , comme pour toutes les autres préfectures de notre pays, une de mes priorités.
Chers Compatriotes ;
Je dois vous dire que Dieu m’a donné le destin d’assumer la responsabilité de son peuple de Centrafrique et de contribuer à créer les conditions d’un avenir meilleur pour ce peuple.
Mon premier devoir dans le cadre de cette responsabilité est d’épuiser tous les moyens possibles pour épargner mon peuple, les maux d’une guerre tragique dont les connaissances ne son connues que de Dieu.
Nous avons tout vu dans ce pays : multiples coups d’Etat, mutineries, rebellions.
Les auteurs de ces crimes prétendaient agir dans l’intérêt du peuple centrafricain. Mais, à la vérité, c’était pour leurs intérêts égoïstes, claniques, tribalistes et régionalistes.
A Mobaye comme dans toutes les autres régions du pays, les familles des victimes innocentes des violences aveugles qui ont endeuillé notre pays, continuent à vivre les tragédies du veuvage et des deuils provoqués par la perte d'un fils, des pères, de mères, des frères, et des sœurs.
Ces violences ont non seulement détruit l’économie du pays et causé la fracture sociale, mais aussi empêché tous les efforts de reconstruction du pays, condamnant ainsi le peuple centrafricain à vivre dans la misère la plus inacceptable.
C’est pourquoi, dès ma prise de fonction, le 30 mars 2016, et après avoir murement réfléchi, je suis parvenu à la conviction que seul le dialogue était la seule voie, la seule arme qui devrait procurer la paix à mon peuple, meurtri par les affres de crises militaro-politiques récurrentes.
J’ai voulu amener le peuple centrafricain à regarder au-delà du passé avec toutes les séquelles et oser se lancer dans de nouveaux horizons.
C’est pour épargner mes concitoyens et notre à pays des conséquences désastreuses des nouvelles crises que j’ai décidé de négocier et de signer, sous les auspices de la communauté internationale, Accord Politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019.
Que personne ne vous trompe, par des propos démagogiques!.
Il n’y a pas d’alternative à l’Accord Politique qui vise à terme la dissolution de tous les groupes armés, l’incorporation dans les forces de défense et des sécurité des éléments de groupes armés déclarés éligibles après le DDRR, ainsi que dans la vie civile.
Nous avons constaté, depuis la signature de cet Accord, une accalmie sur le territoire, un retour progressif à la paix et à la sécurité, ce qui permet de poursuivre les travaux de reconstruction de notre pays.
Nous parlerons cependant que certains groupes armés, pourtant signataires de cet Accord de paix, refusent, sous de prétextes fallacieux, de respecter leurs engagements, exposant ainsi le peuple à des souffrances inhumaines.
L’exemple malheureux est celui de Mobaye où le peuple est soumis à des taxes illégales par les groupes armés qui érigent des barrières illégales tout au long des voies de circulation, en violation de l’Accord Politique qu’ils ont librement signé.
Mes chers compatriotes de la Basse-Kotto ;
Je tiens à vous rassurer que votre région n’est pas abandonnée, comme d’aucuns vous le font croire.
Je saisis cette occasion pour vous réaffirmer qu’aucune région de la République Centrafricaine n’est plus développée que les autres.
Pour ma part, j’ai fait le vœu de ne laisser aucune portion de la République à l’abandon, de ne privilégier aucune région au détriment des autres.
Ma présence aujourd’hui à Mobaye vise à démontrer que l’Etat doit se redéployer partout pour rassurer les besoins vitaux de la population.
Nous devons dès à présent assurer un développement intégral et intégré de toute la République Centrafricaine.
Pour le développement intégral et intégré de toutes les régions du pays, le Gouvernement a élaboré, conformément à mon programme de société, le Plan National de Reconstruction du pays, le RCPCA qui met un accent particulier sur les infrastructures routières.
La route est un instrument de liaison entre les populations de nos villes et villages, un moteur de développement du commerce local, mais aussi un important outil de sécurité et de la paix.
Je voudrais informer la population de la Basse-Kotto que le désenclavement de la région Est de notre pays sera la priorité du Gouvernement pour l’année 2021.
En effet, sur financement du budget national, le Gouvernement réhabilitera la route Bambari-kongbo, Kongbo-Mobaye, Kongbo-Bangassou. Le plan prévisionnel de passation de marché est déjà élaboré et l’appel d’offre sera bientôt lancé pour la désignation de l’entreprise.
La réhabilitation de ces routes permettra de redéployer les structures de l’Etat, faciliter la circulation des populations dans nos régions de l’Est pour booster les échanges commerciaux intérieurs ; faciliter l’accès des organisations humanitaires à nos populations vulnérables pour des appuis d’urgence et consolider véritablement la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble.
Dans le domaine de l’éducation nationale, des progrès importants ont été enregistrés au cour de mon mandat. Ainsi, afin d’éliminer le phénomène de ¨Maitres-Parents¨ qui crée des charges supplémentaires aux parents d’élèves et à la baisse de niveau nous avons intégré, dans la fonction publique plus de 3000 Enseignants du Fondamental 1 et du Fondamental 2.
Par ailleurs, notre politique de décentralisation a aussi motivé la pose de la première pierre du futur Institut National de Formation, à Bossangoa, dans l’Inspection académique du Nord, en marge de la Journée Mondiale de l’alimentation et de la Femme Rurale que nous venons de célébrer dans cette ville.
Avec une capacité d’accueil de 500 apprenants, pour un cout prévisionnel de 2milliards 400 millions de FCFA , l’I.N.F qui viendra compléter le dispositif de formation de l’E .N.I de Bambari, aura pour vocation d’assurer la formation initiale et la formation continue des Enseignants, de former d’ autres personnels parmi lesquels les gestionnaires d’enseignement et les acteurs de la chaine de supervision pédagogique.
J’ai instruit le Ministre de l’Enseignement Primaire et Secondaire de veiller à une affectation équitable de ces Enseignants pour contribuer à résorber le déficit en personnel enseignant sur l’ensemble du territoire.
Quant à la dotation en mobiliers et manuels, toutes les inspections académiques se sont partagées équitablement les 6100 tables-bancs et 112000 manuels d’histoire et géographie conçus par les Pédagogues centrafricains de l’INRAP.
Des efforts sont déployés en vue de de poursuivre cette dotation à environ 14000 tables-bancs et de nouveaux manuels en français et en mathématiques pour le premier cycle d’une part, et des manuels de langage et calcul pour le fondamental 1, d’autre part.
Aussi pour répondre aux besoins élémentaires de la population en eau potable, un bureau régional de l’Agence Nationale de l’Eau et de l’assainissement (ANEA) sera ouvert à Mobaye, à la fin de ce mois en vue de réhabiliter les forages existants et de construire 30 nouveaux forages dans la ville de Mobaye et ses environs.
Des efforts se poursuivront dans ce sens pour la couverture de toute la préfecture en eau potable.
Chers compatriotes de la Basse-Kotto;
Aussi bien votre ville, votre région comme toutes les autres, ont droit à un développement humain durable et cela passe par l’établissement de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national.
Avec le retour progressif de la paix, plusieurs projets sont planifiés à Mobaye et visent plusieurs secteurs et sous secteurs. Ils sont exécutés avec l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers dont certains participent à cette cérémonie.
Il s’agit, entre autres, du :
-Projet d’Urgence de Soutien à l’Éducation de Base (PUSEB) financé par la Banque Mondiale qui vise la construction et la réhabilitation des infrastructures scolaires et une dotation en équipements adéquats.
Projet d’Appui à la Restauration des Moyens de Subsistance et à la Projection d’Urgence des Ménages affectés par les conflits, financé par le Fonds Humanitaire et exécuté par la FAO et l’ACDA. Ce projet vise l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de 40000 personnes déplacées internes retournées et les familles d’accueil affectées par les conflits ;
-Projet d’Assistance d’Urgence pour le Renforcement des Capacité de la Production Alimentaire et à la Résilience des Populations affectées par les Conflits sur financement de l’ONG ECHO. Il vise la protection et la restauration des moyens de subsistance et la relance des activités économiques en faveur de 36000 ménages vulnérables.
Projet d’Appui à la Gouvernance locale et à l’Accès Equitable aux Dividendes de la Paix dans la Basse Kotto et la Consolidation de la paix ayant pour objectif de contribuer à la restauration de la paix et la stabilité dans le pays à travers le renforcement des capacités de résilience des communautés ciblées ;
Projet Londo qui utilise la stratégie des Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO) pour offrir des opportunités aux populations de tout genre et de toutes communautés, de redonner vie dans leur environnement à travers les activités de réhabilitation des infrastructures communautaires.
D’autres projets sont en préparation et concernent les secteurs de la santé ou encore de la protection sociale.
Dans le premier cas, il s’agit d’un Projet d’Appui et du Renforcement du Système Sanitaire (SENI) financé par la Banque Mondiale qui vise entre autre, la construction et la réhabilitation des formations sanitaires et la dotation en médicaments et remise de moyens roulants, à savoir une ambulance et des motos et des kits de santé à l’hôpital de Mobaye.
Dans le second, c’est le projet Monitoring et Protection Sociale qui vise la fourniture d’une action d’urgence de transfert monétaires aux groupes ciblés, la nutrition et la cantine scolaire.
Il y a aussi des projets d’envergure plus larges qui s’étendront à la préfecture car elle fait partie des préfectures prioritaires dans lesquels il est urgent de restaurer les moyens de subsistance et la protection agricole au profit des personnes retournées et les familles d’accueil affectées par les conflits.
Tous ces programmes et projets ont été conçus pour un même but : contribuer à la promotion socioéconomique et à l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment des jeunes, des femmes et des populations de la Basse Kotto.
Bien que cette visite de haut niveau soit focalisée sur le suivi des réalisations et le lancement officiel des nouveaux projets, elle marque aussi le point d’amorce d’une nouvelle dynamique dans le processus de relèvement qui exige une implication soutenue des populations dans les interventions inscrites dans le cadre du Plan National de Relèvement et de consolidation de la Paix en Centrafrique et du Cadre d’Engagement Mutuel dans cette localité.
Chers compatriotes de Mobaye,
Je vous demande une implication directe, active, aussi bien individuelle que collective dans les actions que mène le Gouvernement pour sortir notre pays de la pauvreté et lui assurer la voie du développement durable.
Je ne saurai terminer mon propos, sans aborder avec vous les questions relatives à la pandémie du COVID 19 et aux prochaines élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020.
En ce qui concerne la maladie due au Corona virus, vous devez continuer à observer les mesures barrières préconisées par le Gouvernement pour éviter la propagation de cette pandémie dans cette région du pays.
Je vous invite à respecter ces mesures barrières en vous lavant régulièrement les mains avec du savon, en portant des masques dans les lieux publics les lieux de cultes, et en respectant la distanciation sociale d’au moins un mètre dans les séances publiques.
A cet effet, des lots de masques de protection sont mises à votre disposition pour lesquels j’instruis le Préfet de bien veiller sur la répartition avec l’implication des organisations de la société civile locale, afin qu’elle soit juste et équitable et profitable à toutes les couches sociales de la population de la préfecture.
S’agissant des futures Elections groupées du 27 décembre 2020 dont les listes des candidats viennent d’être publiées officiellement par la Cour constitutionnelle, je vous exhorte tous, femmes, hommes et jeunes en âge de voter d’aller massivement dans un esprit de civisme, accomplir vos devoirs civiques en élisant des dirigeants responsables, soucieux de l’avenir de notre pays.
Que Dieu bénisse la République Centrafricaine.
Je vous remercie.
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