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RCA / Elections de 2020-2021 : des candidats agressés ou dépouillés à l’intérieur du pays

Publié le mercredi 16 decembre 2020  |  radiondekeluka.org
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© Autre presse par DR
Une affiche pour inciter les femmes à participer massivement au double scrutin du 27 décembre 2020, Bangui 14 décembre 2020
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Lancée le 12 décembre 2020, la campagne électorale en vue des élections groupées du 27 décembre prochain a du plomb dans l’aile à l’intérieur du pays. Plusieurs candidats aux législatives ont été agressés ou dépouillés de leurs matériels de campagne par des hommes armés. Ces actes décriés par de nombreux centrafricains inquiètent quant à la bonne tenue du double scrutin à venir.

Alors que la campagne électorale ouverte le 12 décembre se déroule plutôt sans incident majeur à Bangui et dans certaines régions du Sud et de l’Ouest de la RCA, c’est tout le contraire qui se produit dans les régions du Nord, Centre-nord et du Sud-est. Plusieurs candidats aux législatives ont été agressés ou ont vu leurs matériels de campagne emportés par des hommes armés.

Le lundi 14 décembre, le véhicule Pick-up d’Eric Gallo, candidat du MCU à Kaga Bandoro a été emporté par des hommes armés avec tout son matériel de campagne. Le même jour à Kabo un peu plus au nord, des hommes armés non encore identifiés ont pris de force le véhicule de campagne d’un candidat du parti CRPS. Ce même lundi 14 décembre, Béatrice Emilie Epaye, candidate Indépendante à Markounda dans l’Ouham, toujours dans le nord, a été elle aussi victime de braquage. Son matériel de campagne ainsi que son véhicule ont été également emportés.

Une autre candidate du MCU aux Mbrès, Pierrette Wanga a déploré l’agression de son équipe de campagne par des hommes armés dépouillant tout son matériel de campagne.

« J’ai envoyé mon équipe de campagne sur le terrain. Il s’agit de mon directeur de campagne et de 8 autres membres. Une fois aux Mbrès, ils ont été visités la nuit par des hommes armés qui ont emporté 4 motos et un pick-up avec tout mon matériel de campagne», a expliqué la candidate poursuivant que « si j’étais là, j’aurais été tuée ».

Toujours dans le Nord, des hommes armés ont emporté dimanche 13 décembre, deux véhicules appartenant à un autre candidat du MCU dans la ville de Batangafo.

Ces incidents ne se sont pas seulement produits dans le Nord. Dans le Sud-est, Samuel Nzoungou, candidat du MCU dans la circonscription de Bangassou 2 a été poignardé le 14 décembre par des inconnus à une soixantaine de Kms de Bangassou. Ces agresseurs auraient emporté tout son matériel de campagne. La victime était jusqu’en début de la soirée du mardi 15 décembre, hospitalisé dans un état instable dans un hôpital de Bangassou.

A Bossangoa, capitale de la préfecture de l’Ouham où s’est retranché l’ancien président François Bozizé depuis l’invalidation de sa candidature par la Cour constitutionnelle, la psychose est visible. Aucun candidat n’a encore tenu un meeting dans la ville. Face aux départs incessants des fonctionnaires et agents de l’Etat, le Préfet de l’Ouham rassure.

« Ces derniers temps, le climat qui a prévalu à Bossangoa est un climat quelque peu morose. Beaucoup de rumeurs circulaient par ci par là. Ces rumeurs ont obligé tous les agents de l’Etat à quitter Bossangoa pour Bangui ou pour ailleurs. Mais je rassure mes collaborateurs qui sont partis à Bangui ou ailleurs de revenir parce que la situation sécuritaire à l’heure actuelle est relativement calme », a lancé Barthélémy Wilikon.

A qui incombe la responsabilité de la sécurité des candidats ?

Ces incidents qui se succèdent en pleine campagne électorale remettent sur la table, la question de la sécurisation des candidats par les forces nationales et internationales.

«C’est le gouvernement qui a le plan intégré de sécurisation des élections et nous sommes là en appui. Est-ce que la Minusca fait son travail ? Oui la Minusca fait son travail depuis le début, elle continue de le faire sur le terrain y compris dans la protection des candidats…nous ne sommes pas partout, nous ne sommes pas derrière chaque candidat mais nous intervenons avec les forces armées centrafricaines et les FSI quand il le faut pour protéger les candidats quand ils sont menacés » a précisé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.

Pour le moment, ni le ministère de la défense ni le département de la sécurité publique ne se sont encore prononcés sur cet incident lié à la problématique de la sécurisation des candidats.

De son côté, le parquet de Bangui a dénoncé ce mardi soir ces agressions envers des candidats aux élections du 27 décembre et annonce l’ouverture des enquêtes afin que les responsables de ces actes soient traduits en justice.

Ouverte le 12 décembre 2020, la campagne électorale en vue des élections du 27 décembre sera close le 25 décembre à minuit.
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