À la suite des décisions N°024/CC/20 du 27 novembre 2020 et N°026/CC/20 du 03 décembre 2020 de la Cour constitutionnelle relatives respectivement aux candidats éligibles aux élections législatives et présidentielle, les membres du G5+ ont invité l'ensemble des acteurs politiques, sociaux et aux médias au respect des décisions de la Cour constitutionnelle, et de toutes les institutions impliquées dans le processus électoral, soulignant que ces décisions constituent un pas supplémentaire vers la tenue des élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020. C’est dans ce cadre qu’ils ont rencontré les candidats retenus pour l’élection présidentielle du 27 décembre 2020.
Plaidoyer pour le déroulement apaisé du processus électoral, voilà qui résume l’objectif de la rencontre, du 9 au 12 décembre à Bangui, du Groupe d'États et d'institutions partenaires de la République centrafricaine (G5) avec les candidats à l’élection présidentielle. L’un après l’autre, les candidats ont été reçus et partagé leurs préoccupations avec le G5+.
Au sortir de la rencontre, la candidate Catherine Samba-Panza, unique femme parmi les 17 candidats à la présidentielle, demande « à tous les Centrafricains et toutes les Centrafricaines, d’aller vers ces élections avec un cœur apaisé. Sans violence verbale, dans l’unité, la concorde et la fraternité ».
« C’est dans notre comportement au quotidien que les Centrafricains doivent savoir qui est violent et qui ne l’est pas. Qui va être sage dans la gestion des affaires de l’Etat, qui ne le sera pas. Qui va apaiser le climat et réconcilier les Centrafricains ; qui va continuer à les diviser, c’est dans notre comportement au quotidien », souligne le candidat Anicet Georges Doleguele.
En réponse à des questions de la presse à l’issue de sa rencontre avec le G5+, sur la protection des candidats, le candidat Nicolas Tiangaye, indique qu’ « il nous a été répondu que s’agissant de l’élection présidentielle, vu le nombre limité des candidats, le problème ne se posera pas. Mais il sera impossible d’assurer la sécurité de tous les candidats à l’élection législative, donc nous restons attachés à la nécessite d’une élection apaisée, sécurisée, crédible et transparente. C’est la condition que nous posons pour que les personnalités qui vont être élues soient celles dont l’élection puisse être le reflet de la volonté du peuple centrafricain ».
De son côté, le candidat Martin Ziguele appelle à l’apaisement général : « Il faut que nous, nous soyons convaincus que tout ce que nous faisons, c’est pour notre pays, pour le bien de notre pays et pour notre population. Et puis vous savez que l’histoire démocratique d’un pays n’est pas facile, mais il faut que nous allions aux élections une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, pour que la culture électorale et démocratique s’enracine et donc, il faut que nous continuions dans cette voie et, enfin, j’ai appelé les garants et les facilitateurs aussi à s’y impliquer », fait-il valoir.
Après ces échanges riches et fructueux avec les candidats, les membres du G5+ se sont réjouis de la volonté exprimée de ces derniers à contribuer au maintien d’un climat propice au déroulement d’un processus électoral crédible et apaisé.
Au nom du G5+, le Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la RCA et l’Afrique Centrale, l’Ambassadeur Matias Bertino Matondo, souligne : « Nous avons enregistré plusieurs inquiétudes, mais en toile de fond, tous les candidats veulent aller aux élections ». Il fait également observer que « tout ce qui se passe en Centrafrique à des ramifications ». À cet égard, il invite les Centrafricains à s’approprier le processus, sortir en masse, de la même façon que durant la phase d’enrôlement des électeurs, afin d'exercer leur droit civique de voter, de choisir et leurs députés et leur président. Il poursuit en mettant en garde les Centrafricains en ces termes : « C’est leur droit, parce que s’ils ne le font pas, quelqu’un d’autre le fera à leur place ».
Les partis politiques et les 17 candidats aux élections présidentielles ont aussi été invités à signer un code de bonne conduite pour des élections libres, crédibles, paisibles, transparentes et démocratiques.