De nombreux pays dans le monde vivent à l’heure d’une deuxième vague de l’une des pires épidémies des temps modernes : celle de la Covid-19. Si l’Afrique s’en sort mieux que certains pays dits développés, outre son économie, le développement durable dans le continent a connu un coup d’arrêt.
Confinement, couvre-feu, restrictions, tel est le quotidien de plusieurs millions de personnes dans des pays où la Covid-19 continue de faire des ravages. Depuis l’apparition du virus, nombreux sont ceux qui prédisaient la fin du continent. Pourtant, le continent a réussi à faire mentir les pronostics le concernant. Néanmoins, son économie et ses démarches en matière de développement durable et sanitaire n’en demeurent pas indemnes. C’est le cas de la Centrafrique.
Selon l‘indice de la gouvernance en Afrique de « Mo Ibrahim Foundation » (Ibrahim Index of African Governance -IIAG-) 2020 pour l’année 2019, la RCA est classée 46e sur 54 pays en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement.
Pour répondre au besoin de cette précieuse ressource, un partenariat avait été scellé en mai dernier entre l’Union européenne, le Gouvernement centrafricain et l’ONG Oxfam. Cette collaboration, estimée à 1,35 million d’euros (plus de 885 millions de francs CFA), a été mise en place dans le but de construire 125 forages à Bangui et à Paoua. Ce projet d’eau potable et d’assainissement, dont la mise en œuvre devrait s’achever dans les semaines à venir, tend avant tout à accompagner le pays en cette période de pandémie.
Il convient également de rappeler que le 30 octobre de cette année a eu lieu la cérémonie d’inauguration du bâtiment du siège de l’Agence Nationale de l’Eau (ANEA). D’une valeur de 320 millions de francs CFA, il a été réalisé, avec le soutien financier de l’Union européenne dans le cadre du projet « Eau pour la paix, eau pour la Vie » à Lakouanga, dans le deuxième arrondissement de Bangui. La cérémonie s’est déroulée en présence de quelques autorités locales et de la chef de la délégation de l’Union européenne en RCA, madame Samuela Isopi.
« L’ANEA est un instrument important dans notre politique pour fournir de l’eau potable à nos populations. Je crois que je suis très heureux, je remercie donc l’Union européenne qui est dans notre coopération. Nous avons prévu de renforcer les infrastructures, et aujourd’hui l’ANEA a un beau siège où les responsables vont travailler dans de bonnes conditions pour leur permettre justement de donner de l’eau à tous nos compatriotes », a déclaré le chef de l’État présent à la cérémonie.
Cependant, la RCA à l’instar d’autres pays en Afrique, n’est pas la seule à bénéficier des initiatives humanitaires et sanitaires qui voient le jour.
C’est le cas d’une récente coopération entre la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) et l’Agence française de développement (AFD) qui ont décidé de renforcer leur partenariat dans l’optique de relancer l’économie post-covid en Afrique de l’Ouest sous le signe de la finance climatique.
Ce financement, à destination des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) soit le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, servira dans des domaines tels que l’énergie, le développement urbain, l’ingénierie financière, l’agriculture et la sécurité alimentaire.
Enfin, ne recensant que 4 % des cas de contaminations dans le monde, l’Afrique partage toutefois les mêmes défis que les autres continents : se relever des coups portés par la Covid-19 aux problématiques liées à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Le continent devra également tenter de répondre de la meilleure façon aux Objectifs de Développement Durables (ODD) à l’horizon 2030.