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Quand les antibalaka empêchent pendant quelques heures une mission des nations unies à BoaliQuand les antibalaka empêchent pendant quelques heures une mission des nations unies à Boali
Publié le vendredi 11 juillet 2014  |  Centrafrique Libre
Les
© Autre presse par DR
Les Antibalaka
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Une équipe de la commission mixte d’enquête internationale en partance pour Boali, ville située à 90 km de Bangui, a été retenu par des éléments antibalaka. Selon des informations en notre possession, cette privation de la liberté a duré quelques heures. Elle est intervenue à la suite d’une altercation entre les Antibalaka basés sur une barrière située à 15 km de Boali et des éléments de la Misca.

La matinée de la journée de mercredi a été marquée à Boali et ses environs par des affrontements entre les Antibalaka et des éléments de la Misca. De sources dignes de foi, les éléments de la Misca camerounaise ont tué un des Antibalaka qui était sur la barrière érigée à l’entrée de la ville de Boali.

« C’est ce matin que tout a commencé et ce sont les Misca de passage qui ont attaqué les Antibalaka. Ils ont réussi à tuer un de ces jeunes. Énervés, ces derniers ont ensuite barricadé la route avec le corps et des pneus qu’ils ont brulés. Une seconde équipe de Misca arrive sur les faits et ouvre le feu automatiquement sur les manifestants. Il y a eu un combat pendant quelques minutes » a expliqué un témoin joint dans la matinée par Centrafrique Libre.
Un Antibalaka contacté dans la ville de Boali s’est dit déçu par le comportement des éléments Misca « ce n’est pas normal que des éléments de la force internationale comme la Misca puissent agir de la sorte. Depuis un certain temps, ils sont devenus agressifs vis-à-vis des Antibalaka et de la population de Boali.

La preuve est que ce matin, lorsqu’une équipe de cette force est arrivée sur une barrière, elle a commencé automatiquement à tirer à balle réelle comme si c’était encore la guerre. Ils ont tué un des éléments, ce qui a révolté la population qui est sortie spontanément dans la rue pour dire non. Lorsque la deuxième équipe est arrivée, c’est encore des tirs à balles réelles, comment voulez-vous que la paix revienne ? »
Selon les informations de Centrafrique Libre, c’est dans la foulée de ces affrontements que l’équipe de la commission mixte d’enquête a été prise temporairement en otage. Un commandant des antibalaka de Boali a expliqué que ses éléments ont retenu les agents des Nations Unies sous le coup de la colère « ce n’est pas une prise d’otage comme vous le dites mais, cette équipe onusienne est arrivée au mauvais endroit et au mauvais moment.

Lorsque la population manifestait, les gens étaient en colère suite au comportement des éléments de la Misca. Alors les agents sont arrivés en ce moment-là, mes éléments ont été obligés de les retenir aussi pour leur sécurité car tout pouvait arriver parce que c’était un mouvement de masse. Donc c’est la colère qui avait poussé les jeunes à agir ainsi. Mais vite nous sommes intervenus pour décompter la situation ».
Un cadre de la Misca contacté a rejeté les accusations des Antibalaka « il n’est pas permis aux milices de tenir des barrières. Il nous est demandé de démanteler toutes les barrières. C’est ce que les éléments ont fait ce matin à Boali mais les antibalaka ont voulu résister. Ils ont tiré sur la force qui a réagi ».

De sources dignes de foi, la libération de l’équipe des Nations Unies a été possible après des négociations. L’abbé Xavier Fagba, curé de Saint Pierre de Boali a dû intervenir auprès des responsables des Antibalaka pour les convaincre de libérer l’équipe de la commission. Contacté par Centrafrique Libre, le prêtre déclare « nous sommes entrés en contact avec les responsables des Antibalaka pour leur parler et leur expliquer l’importance de cette mission et surtout les conséquences de cette prise d’otage.

Je crois qu’ils ont compris le message qu’on leur a fait passer lors de notre intervention, les agents des Nations Unies ont été libérés. Ils sont rentrés dans la ville de Boali. Je dois vous préciser que c’est de loin que nous avons participé à ces négociations ».

La prise d’otage de l’équipe d’enquête mixte a duré plusieurs heures. C’est à la fin de la matinée que cette équipe a libérée. Il nous a été difficile de contacter les membres de cette équipe pour prendre leurs avis sur cet évènement.
La mission de la commission était attendue à Boali à 8 heures pour une concertation. Elle a quitté la capitale hier matin mais, elle n’a pas pu exécuter le programme qu’elle a établi. Cette situation prouve à suffisance comment circuler sur le territoire est aujourd’hui un chemin de la croix.

Diane LINGANGUE
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