Contrairement à ce qui a été annoncé dans les médias, les habitants de Bouar pensent pour leur part que les attaques des rebelles, à quelques jours des élections présidentielles et législatives, seraient l’œuvre des autorités de Bangui. Ils exigent en conséquence le départ des rebelles dans leur ville, et demandent l’organisation d’un nouveau scrutin, présidentiel comme législatif.
Dimanche 27 décembre 2020, la ville de Bouar, située à 452 kilomètres au nord-ouest de Bangui, est tombée aux mains des rebelles, pour la plus part issue du mouvement 3R.
Cependant, les populations locales, qui croyaient être dans un rêve avec ces évènements, pointent du doigt la complicité des autorités de Bangui et de la Minusca. Pourquoi ?
D’après elles, la ville de Bouar, située au nord-ouest de la RCA, est la première région militaire du pays. Avec plus d’un millier des soldats, la ville ne pourrait pas être contrôlée par les rebelles sans un affrontement militaire au préalable. Mais à la grande surprise de tout le monde, « les soldats FACA et les Russes se sont retirés de la ville », laissant la voie libre aux rebelles. Ajoutant à cela, la réaction des Casques bleus de la Minusca qui étaient présents au moment de l’attaque n’ont rien fait pour empêcher les rebelles.
« Bozizé est tombé bêtement dans le jeu de Touadera », s’exclame un habitant de la ville interrogé par CNC.
Notons qu’à Bouar, après la prise de la ville par les rebelles, des scènes de pillage avaient eu lieu. Les ONG internationales et certains commerces ont été pillés et saccagés par un groupe des personnes non identifiées. Même la base de l’ONG SOS, située pourtant à quelques mètres de la base militaire de la Minusca, a également été pillée. Pour le CICR, certains parlent d’une scène de pillage gigantesque, et deux de ses gardiens ont également été blessés par des coups de feu.