Au moins six personnes ont été tuées depuis mardi en Centrafrique lors de violences entre deux groupes rivaux de miliciens anti-balaka à Bambari (centre), a-t-on appris vendredi auprès de la gendarmerie centrafricaine.
"Cinq personnes ont été tuées et plusieurs blessées entre mardi et jeudi dans des affrontements qui ont éclaté à Bambari entre deux groupes anti-balaka entrés en conflit, pour des raisons qui ne sont pas encore connues. Les victimes sont pour la plupart des miliciens anti-balaka", a indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, un responsable de la gendarmerie.
"A la suite de ces affrontements, certains anti-balaka se sont rendus dans la nuit de mercredi à jeudi au domicile d’un chef de quartier qu’ils ont assassiné, l’accusant de les avoir trahis. Les agresseurs ont incendié sa maison", selon la même source, ajoutant: "les forces internationales et nationales ont pris des dispositions pour sécuriser la population".
Bambari, où s’est installé l’état-major de l’ex-coalition Séléka, a été depuis le mois de juin le théâtre de violents affrontements qui ont fait plus de 100 morts et au moins 200 blessés, pour la plupart des civils, ainsi que plusieurs dizaines de milliers de déplacés.
Ces affrontements ont opposé les anti-balaka, essentiellement chrétiens, aux hommes de la Séléka et à des civils musulmans armés, puis plusieurs factions de l’ancienne rébellion entre elles.
Depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka - chassée à son tour en janvier 2014 - la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent.
Ces troubles et la déliquescence de l’Etat centrafricain ont permis à des bandes armées de prospérer dans de nombreuses régions, où elles rançonnent et volent la population, mais aussi les organisations humanitaires.
Trois forces militaires internationales sont déployées dans le pays pour tenter de le stabiliser: Sangaris (française), Eufor-RCA (Union européenne) et Minusca (ONU).
Une commission des Nations unies enquêtant sur les violences en Centrafrique depuis deux ans a conclu que les deux camps avaient commis des crimes contre l’humanité, y compris un "nettoyage ethnique", mais que l’intervention internationale avait évité un génocide.
Cette commission estime que le conflit a fait "des milliers de morts", sans doute plus de 6.000, et fixe comme priorité de "mettre fin à l’impunité".