Une stabilité politique qui n’est pas synonyme de paix. Alors que le maintien au pouvoir du président centrafricain Faustin Archange Touadéra a été validée, ce lundi, par la Cour constitutionnelle, deux Casques bleus de l’ONU ont été tués par des rebelles, opposés au régime.
« Un Gabonais et un Marocain ont été tués lundi, à 17 km de Bangassou, dans le sud de la République de Centrafrique, suite à l’embuscade de leur convoi par des éléments des groupes armés coalisés », a annoncé la Minusca, la mission de l’ONU, dans un communiqué.
Cet incident porte à sept le nombre le nombre de soldats au service de la paix tués depuis le lancement des attaques coordonnées et simultanées par les alliés à l’ancien président François Bozizé.
Les rebelles voulaient empêcher la réélection de Touadéra
Pas question de reculer pour autant. « La mission Minusca reste engagée à poursuivre son mandat de protection des populations civiles et de sécurisation des élections », a assuré dans le communiqué Mankeur Ndiaye, le représentant spécial de l’ONU en Centrafrique.
Le 17 décembre, les six groupes armés les plus puissants qui occupaient les deux-tiers de la Centrafrique en guerre civile depuis huit ans se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont annoncé le 19, huit jours avant les élections présidentielles et législatives, une offensive dans le but d’empêcher la réélection du président Touadéra.
C’est pourquoi quelque 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) sont déployés depuis 2014. Ils sont soutenus par des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays.
Le président réélu « tend la main » à l’opposition
Depuis qu’ils ont juré de « marcher sur Bangui », les rebelles mènent des attaques sporadiques mais parfois violentes, généralement loin de la capitale.
Dans le même temps, le président réélu a appelé à la réconciliation. « Je tends la main patriotique à l’opposition démocratique afin de sortir notre pays du cycle vicieux de violences et de destruction », a déclaré le chef de l’État.
Son élection avait été confirmée dans le même temps par la Cour constitutionnelle qui a rejeté les recours en annulation du scrutin de 13 des 16 rivaux du chef de l’État sortant. Ils invoquaient des « fraudes massives » et l’impossibilité pour deux électeurs inscrits sur trois de voter, le 27 décembre, en raison de l’insécurité.
Touadéra a, lui, une nouvelle fois accusé l’ancien président François Bozizé, dont la candidature avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, d’avoir « conçu la rébellion, réuni les moyens et mis le feu au pays ».