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La Centrafrique court un grave risque de recul en matière de sécurité (émissaire onusien)

Publié le vendredi 22 janvier 2021  |  Xinhua
RCA
© Autre presse par DR
RCA : l’envoyé de l’ONU appelle à soutenir le rétablissement de l’autorité de l’Etat
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Mankeur Ndiaye, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique et chef de la mission onusienne dans ce pays, a averti jeudi que la République centrafricaine courait "un grave risque de recul en matière de sécurité et de consolidation de la paix".

Ceci "pourrait saper tout ce que ce Conseil et les partenaires de la République centrafricaine ont contribué à construire", a dit celui qui dirige par ailleurs la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA).

Après la publication lundi par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs de l'élection présidentielle et la proclamation par celle-ci de la réélection du président Faustin-Archange Touadéra, la situation reste tendue sur le terrain, a déclaré M. Ndiaye devant le Conseil de sécurité.

Selon lui, la vague de violences qui a précédé l'élection se poursuit, suite à la création d'une nouvelle coalition de groupes armés, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dont l'alliance avec des acteurs politiques, en particulier l'ancien président François Bozizé, est désormais établie.

Le but initial de la CPC était de perturber l'élection présidentielle. Plus récemment, elle a tenté de renverser le président Touadéra, a noté l'ancien chef de la diplomatie sénégalaise qui a lancé un appel pressant pour obtenir un soutien supplémentaire.

La violence permanente contre les civils, les autorités, les forces de sécurité et les casques bleus "met à l'épreuve les capacités de la (MINUSCA) à assurer ses tâches essentielles de protection des populations civiles dans un contexte politico-électoral tendu, exacerbé par des clivages identitaires", a-t-il ajouté.

Aussi, pour faire face à cette nouvelle menace, et pour éviter qu'elle ne s'installe durablement sur le territoire, la réponse de la mission onusienne doit être franche, claire et "robuste", a plaidé M. Ndiaye selon qui la seule réponse durable aux défis actuels est politique.

Il est nécessaire de réfléchir à la meilleure façon dont la communauté internationale - les Nations Unies, les partenaires bilatéraux et les acteurs régionaux - pourrait collectivement soutenir le renforcement de la gouvernance et la construction diligente des institutions du pays, a-t-il dit en demandant par ailleurs ailleurs au Conseil 3.000 casques bleus de plus pour porter leurs effectifs à 14.650.

Les Centrafricains "ont démontré, par leur comportement courageux, qu'ils ne sont plus disposés à tolérer qu'on utilise la violence pour les priver d'un droit fondamental tel qu'est le droit de vote", s'est toutefois félicité Mankeur Ndiaye, relevant qu'ils "ont bravé la menace des armes et sont allés voter au risque de leur propre intégrité physique, et cela en dépassant les vieux conflits identitaires".

Cette résistance et cet enthousiasme encouragent la MINUSCA et l'ensemble de la communauté internationale à continuer à les soutenir sur la voie de la réconciliation, de la reconstruction, du dialogue et de l'inclusion. C'est certainement un chemin difficile, mais il reste le seul qui puisse mener à une paix durable, a-t-il conclu.
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