Monsieur Mahamat Saïd Abdel Kani, l’ancien général du FPRC, domicilié à Bria, dans la Haute-Kotto, a été arrêté et remis à la cour pénale internationale (CPI) par les autorités judiciaires centrafricaines. Il a été interpellé discrètement par la MINUSCA entre mercredi et jeudi dans la ville de Bria et remis à la justice centrafricaine, qui à aussitôt remis à son tour à la CPI. Sur place à Bria, c’est la consternation et la colère. L’État major du FPRC, informé de la nouvelle, lance un ultimatum à la MINUSCA.
Aujourd’hui, 24 janvier 2021 selon la CPI, Monsieur Mahamat Saïd Abdel Kani, aussi connut sous le nom de « Mahamat Saïd Abdel Kain », un ancien général du FPRC, « a été remis à la cour pénale internationale (CPI) par les autorités de la République centrafricaine (RCA) en raison d’un mandat d’arrêt de la CPI délivré sous scellé le 7 janvier 2019 ». D’après la cour, Monsieur Saïd est suspecté de crime de guerre et de crime contre l’humanité qui aurait été commis à Bangui entre 2013 – 2015.
Cependant, la nouvelle de son arrestation par les Casques bleus de la MINUSCA à Bria, dans la Haute-Kotto, a été interprétée comme une nouvelle provocation de trop par la MINUSCA. Le FPRC, dont Mahamat Saïd faisait partie des généraux avant d’être interpellé, monte au créneau et lance un ultimatum avant ce lundi 25 janvier à la MINUSCA pour sa libération immédiate.
Entre temps, Monsieur Saïd a été remis aux forces de la CPI ce dimanche 24 janvier 2021 par la justice centrafricaine.
Selon le procureur de la CPI, lors de la délivrance de mandat d’arrêt contre Monsieur Mahamat Saïd en 2019, le juge unique de la chambre préliminaire II, Monsieur Rosario Salvatore Aitala, a trouvé des motifs raisonnables de croire que Monsieur Saïd, un ressortissant de la République centrafricaine, né le 25 février 1970 à Bria, était un commandant de la Séléka et à ce titre, est soupçonné d’être responsable des crimes présumés suivants :
crimes contre l’humanité (emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparitions forcées et autres actes inhumains), et
crimes de guerre (torture et traitements cruels).
Said est suspecté d’avoir commis ces crimes conjointement avec d’autres et/ou par l’intermédiaire de ceux-ci, ou d’avoir ordonné, sollicité ou encouragé la commission de ces crimes, ou d’avoir apporté son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à leur commission, ou d’y avoir contribué de toute autre manière.
Le Greffier de la CPI, M. Peter Lewis, a remercié les autorités de la République centrafricaine et de l’État hôte, les Pays-Bas, pour leur coopération lors de l’arrestation et de la remise de M. Said à la Cour. Affaire à suivre…
Cependant, à Bria, dans le FPRC, nombreux sont ceux qui conteste son arrestation par les casques bleus. Ils parlent d’un enlèvement et non d’une arrestation.
« Nous ne savons pas qu’il avait été arrêté. Au départ, on lui demande de rejoindre l’équipe de la Minusca pour une réunion. De là, les casques bleus l’ont interpellé sans avoir informé sa famille. Ce n’est que trois jours après qu’on est informé qu’il est arrêté et gardé à vue au camp de Roux à Bangui, Ce n’est pas possible’, déclare un général du FPRC joint au téléphone par la rédaction.