Centrafrique : François Bozizé est à un pas du quartier général de la CPI

Publié le jeudi 28 janvier 2021 | Le Potentiel Centrafricain

© AFP par DR
François Bozizé, ancien président

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le transfèrement des seigneurs de guerre à la CPI, est un acte à saluer par les Centrafricains. Car, au-delà de l’impunité même des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en RCA et dont les prévenus sont accusés, c’est la bonne volonté dans les poursuites qu’il convient de louer.
Reste maintenant à espérer que l’effet psychologique de ces poursuites contre ces chefs de guerre, sera suffisamment dissuasif pour réfréner les ardeurs d’éventuels apprentis maquisards qui seraient toujours tentés, par la conquête du pouvoir par les armes. Car, le drame que vit aujourd’hui le pays de Boganda, semble, à bien des égards, moins le fait de l’incapacité des populations à vivre en harmonie les unes avec les autres, que l’action des opposants politiques et autres individus aux intentions obscures qui les instrumentalisent à des fins purement partisanes.
Or, tant qu’il en sera ainsi, il sera difficile, pour ce pays dont les richesses diamantifères aiguisent les appétits bien au-delà de ses frontières, de connaître la paix. La preuve en est qu’aujourd’hui encore, à la faveur de la présidentielle du 27 décembre dernier, le pays qui était déjà en guérison sécuritaire, est à nouveau à feu et à sang, du fait de l’incurie de personnalités politiques comme l’ex-président François Bozizé qui semble avoir jeté son dévolu sur les armes pour la reconquête du pouvoir qu’il a été incapable de gérer entre 2003 et 2013.
Aujourd’hui, en ignorant royalement les voies constitutionnelles de recours contre les résultats du scrutin qui a livré son verdict final en faveur du président Faustin Archange Touadéra, pour faire alliance avec les groupes armés qui sèment la mort et la terreur dans le pays, Bozizé s’affiche en principal ennemi de la paix en Centrafrique.
Et seule une institution comme la Cour pénale internationale semble encore en mesure de l’inquiéter. Car, l’intéressé fait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Justice du pays, sans que cela suffise à l’empêcher de se déplacer sur le territoire national, comme un poisson dans l’eau. C’est pourquoi l’on a envie de le voir très rapidement à la CPI en vue d’intégrer la célèbre prison de La Haye pour mieux y méditer sur tous ses actes attentatoires à la paix en RCA.
C’est dire s’il est temps, pour la CPI, si ce n’est déjà dans ses tuyaux, à mettre la main sur Bozizé avec la collaboration étroite des autorités centrafricaines. Cela pourrait peut-être permettre au Centrafrique de connaître la paix.
Car, au-delà de François Bozizé et des protagonistes de cette crise qui n’en finit pas de compter ses morts et de maintenir le pays dans un état d’instabilité et de précarité économique et sécuritaire. C’est le rôle des puissances extérieures qui continuent d’attiser en sous-main la braise en RCA pour mieux tirer leurs marrons du feu, qu’il convient de dénoncer. C’est dire s’il y a des raisons de croire aujourd’hui que la RCA est otage non seulement du choc des ambitions des opposants politiques et terroristes venus de partout, mais aussi des convoitises de ses richesses naturelles et minières qui semblent faire le malheur de ses habitants.

@Hervé BINAH,

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