La reprise et libération les unes après les autres par les forces russo-rwandaises alliées au Faca des villes et localités demeurées depuis sous contrôle des groupes armés les plus récalcitrants à mettre en œuvre les clauses de l’Accord de paix qu’ils ont pourtant bel et bien signé le 6 février 2018 à savoir l’UPC d’Ali Darassa, les 3R de Sidiki Abass, le FPRC de Nourredine Adam et le MPC d’Alkhatim, ainsi que celles de l’arrière-pays occupées récemment par la coalition de la CPC de François Bozizé Yangouvonda est un fait riche d’enseignement.
Les casques bleus de la MINUSCA qui, au lieu de faire vigoureusement usage de leur prétendu mandat « robuste » se sont contentés jusqu’ici d’être des forces soi-disant « impartiales » alors qu’ils ont été déployés pour appuyer l’état centrafricain qualifié de « failli ».
Contrairement à ce que les bien-pensants aiment à ressasser sur la situation en Centrafricaine, la solution de la crise centrafricaine est belle et bien militaire et non vraiment politique. En effet que constate-t-on en RCA ? Que la rébellion armée est devenue un véritable fonds de commerce qui permet aux seigneurs de guerre d’amasser de colossales fortunes par divers trafics comme celui du bétail, l’exploitation illégale des ressources minières, forestières et fauniques, sans compter celui des armes de guerre et le racket des usagers des routes etc … ! Parallèlement aux scandaleux revenus qu’ils tirent de ces activités illicites, ces mêmes seigneurs de guerre parviennent aussi à se rendre incontournables en imposant aux autorités du pays l’entrée de certains de leurs obligés bien souvent illettrés ou même analphabètes, dans le gouvernement de la République ou dans les cabinets de la présidence, de la primature, de l’assemblée nationale et des ministères.
Pourquoi et comment n’est-il pas possible aux casques bleus de la MINUSCA, avec les moyens consistants et l’arsenal de guerre suffisamment dissuasifs, de faire peur et dissuader les groupes armés essentiellement composés d’étrangers et de mercenaires, qui se sont octroyés de force des pans entiers du territoire national et en particulier certaines zones économiquement juteuses du pays et pourrir ainsi la vie aux fils du pays. Pourquoi et comment se fait-il que la simple rumeur de l’arrivée des forces coalisées russo-rwandaises et des Faca dans les villes où régnaient jusqu’ici en maîtres indéboulonnables les hordes des groupes armés, les fasse détaler et prendre la poudre d’escampette ! Quelle explication peuvent apporter les stratèges et responsables de la MINUSCA à cette curiosité. Le redoutable « général d’armée autoproclamé » Ali Darass de l’UPC est désormais porté disparu de ses citadelles réputées imprenables et somptueuses villas de Gbokologbo et Bambari depuis l’arrivée dans ces endroits des forces loyalistes.
Si la présence des casques bleus de la MINUSCA dans certaines de nos villes n’a pas empêché des hordes de mercenaires étrangers venus visiblement du Tchad et recrutés comme en 2002 et 2003 par l’ex-président François Bozizé et son rejeton Jean Francis de venir tranquillement s’installer sans crainte tout en servant sur la bête au nez et à la barbe desdits casques bleus, une seule question vient légitimement à l’esprit : à quoi servent vraiment les casques bleus ? L’hypocrisie de la théorie des forces dites « impartiales » que seraient les casques et leur inutilité apparaissent ainsi au grand jour. Sous leur nez et à leur barbe, les bandits de la CPC ont réussi à empêcher les citoyens de Carnot, Bouar, Baboua, Baoro, Bozoum, Bocaranga, Ngaoundaye, Bossangoa, Kabo, Batangafo, Bambari, pour ne citer que ces villes, de voter le 27 décembre dernier tout en détruisant le matériel électoral. Alors qu’ils ont été déployés pour appuyer l’état centrafricain, force est malheureusement de constater que les casques bleus de certains contingents détachés dans certaines villes telles que Bozoum, Bocaranga, Ngaoundaye, Paoua, Bangassou, Obo etc…se tournent les pouces et préfèrent plutôt se livrer à de rentables activités commerciales. C’est de notoriété publique mais cela continue hélas tranquillement.