De rappeur à leader de la jeunesse pour se retrouver aujourd’hui dans la cour des grands hommes politiques, Christian Guenebem, poulain de François Bozizé pourrait devenir un monument politique s’il joue bien sa carte. L’homme considéré par les salons diplomatiques comme l’aile modérée du KNK pourrait-il tracer son itinéraire après sa désignation comme Président par intérim du KNK par son mentor François Bozizé.
Depuis l’exil ougandais de son mentor et parent François Bozizé, Christian Guenebem a été sur tous les fronts politiqués, diplomatiques et médiatiques afin de conférer au KNK un minimum de légitimité et de poids sur la scène nationale et internationale.
Ce n’est que justice si à son retour au bercail, Bozizé donne à Guenebem toute la confiance et le plébiscite comme Directeur National de Campagne du KNK pour ces élections qui vont malheureusement voir l’invalidation de la candidature du général.
Ce n’est un secret pour personne, le KNK est considéré quelque peu par les observateurs comme une force à la fois politique et militaire. Cependant, Christian Guenebem, Secrétaire-général adjoint et porte-parole dudit parti semble être celui qui a toujours joué à l’apaisement, au débat démocratique et à l’animation réelle de la vie politique du parti.
Et pour preuve, depuis le verdict de la Cour Constitutionnelle invalidant François Bozizé pour la présidentielle en vue, beaucoup s’attendaient à une réaction épidermique du parti. Cependant, quelques heures de suspense général, le Secrétaire-général du parti qui n’est personne d’autre que Christian Guenebem va pondre un communiqué de presse pour appeler à l’apaisement des militants et à la poursuite du jeu démocratique.
Hautement politique et démocratiquement correct n’est-ce pas ? C’est pourquoi cela lui a valu l’appréciation des commentateurs nationaux et internationaux de l’actualité politique centrafricaine.
Pour avoir milité sept (7) ans dans l’opposition démocratique avec toutes les peines qui vont avec, c’est pour cette « aile modérée » du KNK, l’occasion de décider ce qu’il y a de mieux tant pour son avenir politique que pour l’avenir du parti. Opter pour des contestations politiques avec pour corolaire les persécutions du régime en place ? Ou opter pour le jeu démocratique franc afin de sortir de la vulnérabilité politique et tracer son itinéraire pour les cinq années à venir.
Guenebem a donc le choix entre la RAISON et la PASSION. Toujours est-il qu’il ne faut pas se résoudre à écouter les « voix des sirènes », possédés par les esprits de violence qui prennent en otage l’élan démocratique du KNK.
Le SGA du KNK peut devenir un « monument » de la politique centrafricaine de par sa décision d’aujourd’hui qui saura diriger ceux de sa génération vers la lutte politique fondée sur les convictions, la loyauté et l’esprit hautement démocratique.