L’opposant Anicet Georges Dologuélé a été empêché le mercredi 24 mars 2021 de se rendre en France pour des « raisons de santé » selon son équipe de communication. Ses partisans et la classe politique de l’opposition parlent de persécution de leur leader par le pouvoir en place.
Le président fondateur de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), candidat malheureux à l'élection présidentielle de décembre 2020, a été empêché ce mercredi 24 mars 2021 de voyager. L’opposant a été empêché à l'Aéroport international Bangui-Mpoko de prendre un vol Air France qui devrait l’amener en France pour « raisons de santé » d'après ses proches.
Selon le porte-parole de M. Dologuélé, l’interdiction lui a été faite malgré qu’il ait rempli toutes les conditions d'autorisation de sortie, instaurées par les autorités du pays en cette période d'Etat d'urgence. Pour les proches de Anicet Georges Dologuélé qui s’inquiètent pour sa santé, cela est inadmissible car selon eux, cette décision est contraire à la loi.
"Il avait en bonne et du forme son autorisation de sortie et d'absence émanant de l'Assemblée nationale, notamment de la plus haute autorité de tutelle. Malgré ces papiers, on lui a exigé d'adresser une correspondance au ministre de la Sécurité publique pour obtenir une autorisation de sortie. Ceci a été fait car l'exigence venait du président de la République" a expliqué Christian Gazambeti, porte-parole de Anicet Georges Dologuélé.
Cependant, pourquoi l’opposant a été empêché de quitter le territoire ? Fait-il l’objet d’une poursuite judiciaire ? Son porte-parole tout en s’interrogeant sur les raisons avancées par les autorités du pays, demande qu’on leur présente les dépositions.
"Nous attendons qu’on nous montre les poursuites judiciaires contre monsieur Dologuélé. Parce que le motif de l’empêcher de voyager est que nous sommes en Etat d’urgence et il ferait objet d’enquête. C’est ce qu’a affirmé le président de la République. S’il fait objet d’enquête, pourquoi le procureur de la République ne lui a pas notifié cela? Pourquoi l’Assemblée nationale n’a pas été saisie par la justice pour solliciter une quelconque levée de son immunité ?" s’est interrogé Christian Gazambeti.
Le gouvernement de son côté justifie sa décision et regrette que M. Dologuélé n’ait pas formulé une demande d’autorisation de sortie du territoire.
Une déclaration qui contraste avec la réalité selon l’entourage de Anicet Georges Dologuélé qui a publié sur les réseaux sociaux, la demande d’autorisation de sortie adressée en date du 23 mars 2021 au ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité publique. Une demande qui est restée sans suite à en croire toujours, les proches de l’opposant.
Ce nouvel épisode surgit plus d’une semaine après la tenue des partielles et du 2nd tour des élections législatives à l’issue des desquelles, Anicet Georges Dologuélé est déclaré par l’Autorité nationale des élections (ANE) provisoirement vainqueur au 1er tour dans la circonscription de Bocaranga 1. Il arrive également dans un contexte sécuritaire tendu, dominé par des opérations militaires à l’intérieur du pays et l’instauration par les autorités, de l’Etat d’urgence et d’un couvre-feu sur toute l’étendue du territoire.