Il était environ 12 heures et quart lorsque la Présidente de la Cour constitutionnelle, Mme Danielle Darlan, invite Faustin Archange Touadera à se présenter devant le pupitre situé face aux membres de ladite institution, pour prononcer la formule du serment en langue Sango, puis en Français. Sous les ovations de la salle, ce dernier se lève et avance sous un encadrement étroit de la garde présidentielle et de casques bleus rwandais de la MINUSCA. Des représentants de la communauté internationale au nombre desquels le Président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Mankeur Ndiaye, étaient présents pour la circonstance.
C’est debout et découvert, la main gauche posée sur la Constitution et la main droite levée que Faustin Archange Touadera a fait la promesse solennelle devant la Nation centrafricaine de remplir les tâches inhérentes à sa fonction.
Après ce protocole, et comme il est de coutume, le nouveau Chef de l’Etat a reçu les attributs de souveraineté de la part du Grand chancelier des ordres nationaux, suivi de la réception du drapeau des mains du Chef d’Etat-major des armées centrafricaines. Dès cet instant, Faustin Archange Touadera entame un second mandat de cinq ans en tant que Président de la République centrafricaine.
« Par ce mandat politique, vous allez exercer le pouvoir au nom du peuple et pour son compte […] De grands défis se présentent à vous pour ce nouveau mandat, peut-être encore plus grande que ceux de votre premier mandat. Notre Constitution proclame que la République centrafricaine est une et indivisible. Ainsi, le rétablissement de l’intégrité territoriale de notre pays et la sécurisation des populations sont une priorité. Ceci passe nécessairement par le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans les moindre les recoins de la République », rappelé Mme Danielle Darlan dans son allocution qui a suivi le serment du Président de la République.
« Mon vœu est qu’à l’issue de ce mandat, il n’y ait plus aucun groupe armé actif sur le territoire national et que le DDRR soit complètement achevé », a renchérit Faustin Archange Touadera lors de son intervention. Et de promettre : « la lutte contre l’impunité sera la colonne vertébrale de mon quinquennat ».
Le Président réélu a reçu tour à tour les congratulations des personnalités présentes à la cérémonie.
Dehors, à l’entrée de l’Assemblée nationale, lieu de cet évènement, à l’instar de nombreux espaces publics de la capitale, des foules s’y sont massées, qui chantant et dansant, le tout enrobé des yeux, gestes et vigilances des forces armées centrafricaines (FACA), des Forces de défense et de sécurité (FSI) et des soldats de la paix de l’ONU qui régulent mais aussi rassurent et protègent le public.
Ces gestes, il faut le rappeler, entrent dans la droite ligne du Plan intégré de sécurisation des élections en RCA où la MINUSCA y joue pleinement sa partition, dans le cadre du mandat qui lui a été assigné par le Conseil de sécurité de l’ONU.