La sécurité alimentaire en République centrafricaine pourrait être fragilisée par l’instabilité politique, indique un nouveau rapport du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) rendu public mardi.
Selon un communiqué de l’ONU, cette étude, conduite par le PAM en étroite collaboration avec ses partenaires du 13 au 25 septembre 2014 sur la base d’un échantillon de 2.166 ménages couvrant toutes les préfectures du pays, a pour objectif d’évaluer la situation de la sécurité alimentaire et de mieux calibrer les réponses humanitaires en République centrafricaine.
« L’enquête du PAM montre que cette crise pourrait engendrer des conséquences durables sur la situation nutritionnelle des populations en particulier sur le retard de croissance des enfants », a précisé la porte-parole de l’agence, Elisabeth Byrs, lors d’une conférence de presse à Genève.
Le rapport du PAM indique en effet que près de 30% de la population se trouve en situation d’insécurité alimentaire modérée et sévère, soit approximativement 1,5 million de personnes.
Les catégories de population les plus affectées par cette insécurité alimentaire sont les « ménages très pauvres ou pauvres, les déplacés, les personnes de retour chez elles, ceux dont la principale source alimentaire de base est le marché, les dons ou l’assistance alimentaire, n’ayant pas la capacité de contracter des prêts, les ménages dirigés par des femmes et/ou avec un faible niveau d’éducation », indique le rapport.
Les principales contraintes citées par les ménages pour générer des revenus sont le manque de capital pour investir (61%), le manque d’opportunités d’emplois (31%) et le manque de terre/équipement de production (27%).
Par ailleurs, la crise en République centrafricaine affecte de manière plus importante les femmes : « un plus grand nombre des femmes (22%) dans les zones urbaines déclarent avoir comme source de revenu l’aide, les dons et les transferts familiaux », ajoute le rapport.