Bria. 48 heures après l’arrivée dans la ville des mercenaires de la société russe Wagner, la situation devient de plus en plus tendue à Bria, chef-lieu de la préfecture de Haute-Kotto. « Ce que nous vivons aujourd’hui à Bria est indescriptible. Il y’a beaucoup de souffrance parmi la population », selon un notable local qui décrit la scène comme du jamais vu dans la ville.
Quelques heures après leur départ sur l’axe Yalinga, dans la Haute-Kotto, les mercenaires russes et syriens de la société Wagner ont fait leur retour en force à Bria ce mardi dans la matinée. Ils ont bouclé les différents quartiers de la ville, à savoir mandé, Piango, Ndourou et Galabadja ou ils ont procédé à la fouille maison par maison, et porte par porte. Selon eux, ils cherchent les rebelles, mais leur objectif réel, selon la population, est tout autre chose : l’argent !
Selon de nombreux témoins, la scène de pillage qui s’est déroulée ce mardi à Bria ne s’est jamais passée ailleurs avec ces mercenaires en RCA.
D’après eux, les faits se sont produits ce mardi de 8 heures à 15 heures, et tout ce qui est moto, batterie, panneaux solaires, chaussures en bon état, téléphones, sac de voyage en bon état, matelas, radio, vêtement même pour les enfants qui sont encore en bon état est pillé par les mercenaires.
Hier soir, vers 18 heures, une mère de cinq enfants, par peur des mercenaires russes, est allée cacher son panneau solaire. Par malheur, ils l’ont attrapée elle paye 35 000 francs CFA avant d’être libérée.
Selon les témoins, les mercenaires sont accompagnés par les soldats FACA qui les ont aidés pour la première fois à ramasser les vêtements qui sont encore sous le soleil pour mettre dans le sac Banko et emportés.
Même les moutons d’un éleveur peul qui s’appelle Ali Abdelkrim, qui habite en face de leur base, sont devenus leur repas quotidien.
Mais avant de quitter la zone, ils ont arrêté un commerçant qui s’appelle Aladji Daoud pour le mettre en détention jusqu’à présent.
Chose étonnante dans cette affaire, les matériels, les motos et véhicules pillés sont vendus systématiquement par les mercenaires dans la ville. Pour une moto, ils vendent à 120 000 francs CFA, etc.
Face aux cris de ces populations longtemps martyrisées par les groupes armés, les autorités du pays semblent faire fi et laisse la situation perdurer.
À Bria, les troupes de la Minusca sont contre les agissements de ces mercenaires, mais ils ne peuvent rien faire, car ils sont déployés par le gouvernement.