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Centrafrique: difficile résilience à Kpata dans la commune de Bimbo 5

Publié le lundi 26 avril 2021  |  Autre presse
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© Autre presse par DR
Consultations médicales de la population de Kpata par l`équipe mobile de CODIS, samedi 24 avril 2021
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La population de Kpata dans la commune de Bimbo 5 vit une crise humanitaire silencieuse. Après le passage des rebelles de la CPC dans la localité, plusieurs habitations ont été détruites, le cheptel presque entièrement décimé. Les habitants doivent refaire malgré tout leur vie. Cependant, ils doivent encore faire face aux maladies et à l'insécurité qui minent leur quotidien.

Samedi 24 avril, le jour se lève sur Kpata et ses environs. Un village de 39 ans d'existence, assiégé en janvier dernier par les hommes de la CPC. Résultats, l’économie de la localité reposée sur l’élevage de caprins, porcins et volailles, a été détruite par les rebelles.

Des habitations incendiées, la dignité humaine de cette population et ses environs n'est qu'une vue de l'esprit. Pas de point d'eau, pas de centre de santé, la population se dit abandonnée à son triste sort. Dans ce désespoir inédit, arrive la clinique mobile de santé conduite par la sœur Lydie Deyegue-Nambona de CODIS, une organisation de l’église catholique. Première mission, redonner espoir et offrir des soins gratuits à cette population meurtrie.

Marina, âgée de plus d’une vingtaine, est soulagée après la consultation de ses enfants.

"Les enfants ont les maux de ventre et le palu, ils en souffrent c'est pourquoi je les ai amené ici pour les examens et les soins"

Le problème fondamental de cette population est l'accès aux infrastructures sociales de base. L’absence de routes a des conséquences regrettables sur la santé de la mère et de l’enfant. Des femmes enceintes meurent en donnant la vie à défaut d'accès au poste de santé. Pierre Yétomane, ancien chef de village, témoigne.

"Parfois lors des accouchements, certaines femmes meurent, tandis que d'autres ont la vie sauve. Parfois, la mère et l'enfant perdent la vie. Nous avons plusieurs fois décrié cela, mais sans suite favorable. A présent, nous ne savons que faire. Nous plaidons pour que les autorités nous aident à Kpata. Je pense que cela profitera, non seulement à nous, mais aussi à toute la périphérie d’avoir accès à la santé".

Après les consultations, la sœur Lydie fait le bilan des maux qui minent le village.

"Nous avons répertorié plusieurs cas d’infections pulmonaires, dentaires, des cas de gastro-entérique, parce qu'ils n'ont pas de bonne eau, des problèmes dermiques liés au manque d'hygiène et à la qualité de l'eau que cette population utilise pour se doucher. Il y a des problèmes d'infection urinaire, car étant au champ, ils sont dans de l'eau stagnante. Quand ils disent qu'ils pissent et à la fin il y a des traces de sang, c'est un problème de bilharziose."

Les besoins sont énormes, mais les moyens et efforts de CODIS sont limités. La sœur Lydie appelle à l'aide les personnes de bonne volonté.

"Leur besoin en matière de santé est cruel. Si ces hommes et femmes de bonne volonté apportent des dons en médicaments au niveau de la coordination diocésaine de la santé, l'équipe mobile peut revenir encore à leur chevet, pourquoi pas ? Il y a des ONG aussi, si ces ONG peuvent leur construire au moins un poste de santé, ça les soulagerait beaucoup dans leur misère, je dis bien dans leur misère."

En attendant, les personnes consultées sont référées à Caritas Ste Anne de Kassaï dans le 7e arrd de Bangui, pour faire le travail de suite médicale.
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