Même si les services de vaccination commencent à se remettre lentement des perturbations causées par la COVID-19, des millions d'enfants restent ainsi exposés à des maladies mortelles, car ils continuent parfois d'être privés de vaccin contre certaines maladies comme la rougeole, ont averti lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'UNICEF et l'Alliance pour les vaccins (Gavi), à l'occasion de la Semaine mondiale de la vaccination.
La Semaine mondiale de la vaccination 2021 sous le thème de cette année "Les vaccins nous rapprochent" se déroule du 24 au 30 avril pour célébrer les bienfaits vitaux des vaccins.
"Des dizaines de pays ont interrompu leurs campagnes de vaccination afin d'enrayer la propagation de la COVID-19", ont alerté ces agences basées à Genève, rappelant "que le vaccin sauve des vies".
Elles ont souligné l'urgence d'un engagement mondial renouvelé pour améliorer l'accès et l'utilisation des vaccins. "Les vaccins nous aideront à mettre fin à la pandémie de COVID-19, mais seulement si nous garantissons un accès équitable à tous les pays et construisons des systèmes solides pour les délivrer", a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, dans un communiqué.
"Si nous voulons éviter de multiples flambées de maladies potentiellement mortelles comme la rougeole, la fièvre jaune et la diphtérie, nous devons veiller à ce que les services de vaccination systématique soient protégés dans tous les pays du monde", a-t-il ajouté.
Selon une enquête de l'OMS, malgré les progrès réalisés par rapport à la situation en 2020, plus d'un tiers des pays interrogés (37 %) déclarent encore subir des perturbations dans leurs services de vaccination de routine.
Selon de nouvelles données, 60 de ces campagnes vitales sont actuellement reportées dans 50 pays, mettant environ 228 millions de personnes - principalement des enfants - à risque de contracter des maladies telles que la rougeole, la fièvre jaune et la polio.
"Même avant la pandémie, des signes inquiétants indiquaient que nous commencions à perdre du terrain dans la lutte contre les maladies infantiles évitables, 20 millions d'enfants n'ayant déjà pas bénéficié de vaccinations essentielles", a affirmé Henrietta Fore, directrice exécutive de l'UNICEF.
L'UNICEF a déclaré avoir administré 2,01 milliards de doses de vaccin en 2020, contre 2,29 milliards en 2019, en raison des perturbations au début de la pandémie de COVID-19.
"Pour soutenir la sortie de crise et lutter contre les futures pandémies, nous devrons veiller à ce que la vaccination de routine soit une priorité, tout en nous efforçant d'atteindre les enfants qui ne reçoivent aucun vaccin de routine, ou enfants à dose zéro", a plaidé le Dr Seth Berkley, PDG de Gavi.
Des millions d'enfants à travers le monde risquent de manquer les vaccins de base alors que la pandémie menace de détruire deux décennies de progrès dans la vaccination de routine, a-t-il souligné.
Pour aider à relever ces défis et soutenir la reprise après la pandémie de COVID-19, l'OMS, l'UNICEF, Gavi et d'autres partenaires ont lancé lundi à Genève le Programme de vaccination 2030. Ce programme est axé sur la vaccination tout au long de la vie, de la petite enfance au troisième âge. S'il est pleinement mis en œuvre, il permettra, selon l'OMS, d'éviter environ 50 millions de décès, dont 75% dans les pays à revenu faible ou moyen inférieur. F