Selon les données de l’ONU, plus de 4 milliards d’individus ne disposeraient pas d’un accès libre à des toilettes. L’accès à des installations sanitaires gérées et sécurisées constitue un droit humain et un enjeu de taille dont sont dépourvus de nombreux individus. Cette problématique de taille entre dans le cadre des objectifs de développement durable soutenus par l’ONU : Objectif 6 – Eau et assainissement pour tous d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, il faudrait investir dans la construction et l’installation de toilettes chaque année jusqu’à la date butoir.
La pandémie de la COVID-19 a démontré l’importance de l’assainissement, de l’hygiène et d’un accès adéquat à l’eau potable afin de prévenir, de contrôler et limiter les maladies. En effet, «les sanitaires interviennent dans la collecte, le traitement et l’évacuation des déjections, ainsi que le traitement de l’eau pour éviter le développement de bactéries dangereuses» a déclaré l’ONU. Ce qui est un luxe pour de nombreux pays, notamment en Afrique ou l’accès à l’eau potable est une véritable problématique.
En Centrafrique, Bangui est sans doute l’une des rares villes d’Afrique qui dispose de très peu de toilettes publiques. Ce besoin a été relevé à de multiples occasions, par les populations locales, les institutions sanitaires et les ONG. Face à ce manque, le 14 avril 2021, l’ONG américaine LOBA-INTERNATIONAL a proposé un projet de construction et d’installation de toilettes sèches nommées “Fini Da Zendé”.
Ce même jour, un prototype a été présenté à Émile Gros Raymond Nakombo, Maire de Bangui. A l’intérieur de ce lieu d’aisance, on y retrouve une cuvette permettant de collecter les déchets, accompagnée de copeaux de bois. Ces copeaux de bois ont pour fonction de remplacer l’eau et ainsi de bloquer les odeurs et les visites de mouches. A cela s’ajoute l’installation de stations de lavages dotées de gel hydro-alcoolique.
Un système dont se réjouissent les autorités locales. “Généralement, ce sont des toilettes publiques ordinaires. Aujourd’hui, ce sont des toilettes publiques scientifiques, plus adaptées à nos réalités du fait que la distribution d’eau ne touche pas tous les quartiers. Ces toilettes sèches sont les mieux indiquées pour les pays comme le nôtre. Je pense que Bangui est la 1ère ville de la sous-région à abriter ces toilettes” se satisfait le Maire de Bangui. Cette initiative est une première pour le pays. Elle pourrait faire évoluer la situation sanitaire et permettre aux quartiers qui sont privés d’eau de pouvoir bénéficier de ce type de toilettes. Selon l’ONG LOBA-INTERNATIONAL, si le gouvernement valide le projet, près de 100 toilettes pourront être construites et installées à Bangui mais également dans d’autres régions de la République centrafricaine.