En Centrafrique, les méthodes brutales des « instructeurs » russes qui combattent aux côtés de l’armée centrafricaine suscitent de plus en plus de peur et d’inquiétude. Le 31 mars dernier, le Groupe de travail des Nations unies sur les mercenaires alertait sur une longue série de violations graves des droits de l’homme qui leur sont attribuées. RFI a eu à accès à de nombreux documents confidentiels et recueilli des paroles de victimes. Enquête.
À Bangui, la présence des mercenaires russes et les exactions dont ils sont accusés sont des sujets dont on parle à voix basse, en privé, et dans l’anonymat. « C’est l’éléphant au milieu de la pièce », estime une source diplomatique. « On ne voit que lui, mais on fait comme s’il n’était pas là ». Officiellement d’ailleurs, ils ne sont pas là. Le narratif russe sur le sujet est extrêmement rodé. L’ambassadeur de Russie à Bangui reconnaît l’envoi de 535 hommes qu’il présente comme des « instructeurs » qui « ne prennent pas part aux combats », sauf « s'ils sont pris pour cible ».
De nombreuses sources sécuritaires nationales et internationales contredisent pourtant cette version. Elles évoquent 800 à 2 000 mercenaires déployés dans le pays, aux côtés des forces armées centrafricaines, souvent « en première ligne » lors des affrontements et également présents aux postes de contrôles et lieux stratégiques.... suite de l'article sur RFI