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RCA: le parquet général ouvre une enquête sur les « allégations » de violation des droits de l’Homme par l’armée et ses alliés

Publié le mercredi 5 mai 2021  |  radiondekeluka.org
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© Autre presse par DR
Des éléments des Forces armées centrafricaines lors d`une opération de sécurisation à Boali dans l`Ombella-Mpoko
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Le gouvernement centrafricain exprime son étonnement et dit douter de la crédibilité du rapport du Groupe de travail de l'ONU accusant les Forces armées centrafricaines et leurs alliés d'avoir commis des infractions graves des droits humains en RCA. A cet effet, le ministre de la justice a ordonné au parquet général de Bangui d'ouvrir une enquête sur ces présumés exactions, considérées comme étant de « simples dénonciations».

Selon les termes du rapport du groupe de travail de l’ONU, les Forces armées centrafricaines et leurs alliés russes et rwandais ont commis des violations graves des droits de l’Homme au cours de leurs offensives sur le territoire centrafricains. Et pour que lumière soit faite sur cette accusation qui risque de ternir l’image de l’armée nationale, le gouvernement centrafricain a instruit le parquet général de Bangui d’ouvrir une enquête sur cette affaire.

Pour le parquet, des investigations seront menées afin de faire la lumière sur ces « accusations graves ».

"Un magistrat, qu'il soit du ministère public ou du parquet, est soumis à l'autorité de la loi. Il travaille avec son âme et conscience. En droit, on dit que les faits sont têtus. Si c'est avéré, nous allons conclure que dans tel cas, c'est avéré. Et si ce n'est pas avéré, nous conclurons que lors des accrochages, il y a eu des dégâts collatéraux. Comme ils ont limitativement énuméré ces incidents, point par point, nous mènerons des investigations" martèle Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d'Appel de Bangui.

Pour la justice centrafricaine, l'équipe d’experts de l'ONU n'a pas respecté les procédures de l'enquête. Pour elle, l'absence des dénonciations de la part des victimes impacte la crédibilité du rapport.

"Ce qui est curieux, est que nous n'avons pas encore reçu les dénonciations de la part des victimes. Cependant, il y a une enquête qui est ouverte contre tout ce qu'il s'était passé. Et donc, nous pensons pour notre part que la division de la Minusca a mis la charrue avant les bœufs. Aujourd'hui, nous sommes entrain de mener les enquêtes sur tout ce qui a été fait par la CPC" conclut Eric Didier Tambo.

Dans une réaction officielle ce 03 mai 2021, le gouvernement centrafricain s'étonne de l'enquête menée par les experts de l'ONU. Selon le communiqué du gouvernement, "la démarche entreprise ne correspond nullement aux usages établis". Par ailleurs, il assure n'avoir été "informé à aucun moment que des enquêtes étaient menées sur son territoire et n'en connait ni l'initiateur, ni les méthodes et encore moins le calendrier".

Face au manquement relevé concernant cette enquête des experts de l’Onu, les autorités centrafricaines émettent des réserves.

"Au regard de ce qui précède, le gouvernement considère, le Gouvernement considère ce document (ndlr rapport des experts de l’Onu) comme étant de simples dénonciations", assure Ange Maxime Kazagui, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement centrafricain.
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