Les Centrafricains votent dimanche pour élire les 50 députés des circonscriptions où le scrutin n’avait pas pu avoir lieu au premier tour il y a cinq mois en raison d’une offensive rebelle.
Ces partielles d’un scrutin en trois étapes ont peu d’enjeu car la nouvelle Assemblée nationale, qui a commencé ses travaux, est déjà dominée par le parti du président réélu le 27 décembre au premier tour, Faustin Archange Touadéra, dont les proches sont déjà aux postes clefs du Parlement même s’il ne dispose pas encore d’une majorité absolue.
Comme dans la chambre sortante, bon nombre d’élus sans étiquette ou “indépendants”, dont certains issus du parti au pouvoir, se prononcent souvent en faveur du gouvernement dans les votes importants. L’opposition, très désunie, a remporté peu de sièges.
“Les bureaux de vote ont ouvert à 7H00” (06H00 GMT), a indiqué à l’AFP Mathias Morouba, président de l’Autorité nationale des Elections (ANE).
Le vote dans ces 49 circonscriptions devrait se dérouler dans le calme, contrairement aux scrutns du 27 décembre: moins d’un électeur sur trois avait eu la possibilité de se rendre aux urnes dans un pays alors occupé aux deux tiers par des groupes armés et en pleine offensive d’une rébellion menaçant Bangui.
Depuis, grâce à des centaines de paramilitaires russes dépêchés par Moscou à la rescousse de l’armée, les rebelles ont été décimés ou repoussés loin de la capitale.
L’opposition, dénonçant des “fraudes massives”, n’a pas opposé de candidats capables de rivaliser avec M. Touadéra et son parti.
Le 14 mars, un second tour avait eu lieu pour les sièges en ballottage et, en même temps, un nouveau premier tour dans de très nombreuses circonscriptions où le vote n’avait pas pu avoir lieu le 27 décembre.
Dimanche, le scrutin concerne donc 49 circonscriptions – sur 140 sièges à l’Assemblée nationale – qui étaient sorties en ballottage le 14 mars, dont une seule à Bangui.
Mouvements Coeurs Unis (MCU), le parti de M. Touadéra, dispose pour l’heure de 25 sièges. Mais la grande majorité des “indépendants” déjà élus devraient intégrer ou réintégrer la majorité présidentielle, selon les experts.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est en proie à une guerre civile depuis 2013, mais de plus faible intensité depuis 2018.