Bria - La ville de Bria connait un regain de tension après la mort d’un jeune homme armé, la semaine passée. Cette mort dont les circonstances sont diversement relatées, est confirmée tant par les forces internationales déployées dans la ville que certaines sources locales jointes sur place. Des manifestations en défaveur de la Sangaris ont été organisées en réaction. Ces évènements se sont déroulés entre les 09 et 10 janvier de l’année en cours.
« L’évènement a pris naissance après la mort d’un jeune homme, venu de Sido, à la frontière tchado-centrafricaine pour conduire un général de l’ex-Séléka de Bria. Ayant constaté la disparition de l’huile à moteur de son véhicule, le haut gradé de cette ancienne coalition rebelle a torturé puis tué son chauffeur, qui est le jeune homme en question », relate une source humanitaire qui dit tout ignorer de l’identité de ce général.
Une autre source a indiqué ensuite que, « la Sangaris, ayant été informée de la mort du jeune homme, s’est rendue dans les locaux du général de l’ex-Séléka pour s’enquérir de la situation. Au moment où l’hélico de cette force internationale sillonnait dans le ciel de la concession du général, un des éléments du général l’a pointé. Il a été aussitôt neutralisé par la Sangaris ».
Un fait qui a entrainé des manifestations le lendemain. « Tôt le matin, une marche de protestation a été organisée sur les abords de la base de la Sangaris de Bria. Des gaz lacrymogènes et des grenades ont été lancés faisant des victimes », a dit un habitant, sans apporter de précision sur le nombre exact des victimes.
La force Sangaris explique que tout est parti de l’application des mesures de confiance et des menaces reçues par ses hommes en patrouille dans la nuit du 09 Janvier. « Dans l’une de nos patrouilles dans la ville, 16 éléments se promenaient armés. Nous les avons stoppés et engagé des discussions avec eux. Entre temps, un autre élément nous a pointés avec sa lance-roquette. Au nom de la légitime défense et des mesures de confiance, nous l’avions neutralisé », commente pour sa part, Laurent Bastide, Commandant et Responsable de Communication de la Sangaris.
La Sangaris confirme par ailleurs les manifestations organisées devant sa base de Bria, tout en précisant que « les manifestants étaient visiblement des gens manipulés. Comment comprendre que des individus armés, violant les mesures de confiance et menaçant de tirer sur les forces internationales soient adulés par la population »?
Lors de sa conférence de presse du 14 janvier 2015, la représentation onusienne en République Centrafricaine, a réagi sur la situation par le biais du Lieutenant Colonel Adolphe Manirakiza, porte-parole militaire de la Minusca. « La force de la MINUSCA regrette cependant les incidents survenus à Bria ces derniers jours et qui ont occasionné des morts et des blessés. La force de la MINUSCA suit de près la situation et est entrain de tout faire pour qu’elle revienne à la normale », dit-il.
A ce jour, aucun bilan n’est encore rendu officiel tant par les forces internationales que les habitants de Bria eux-mêmes. La Minusca s’est contentée de dire que « les bilans ne sont maintenant plus importants. Même si c’est un seul Centrafricain qui est tué, c’est déjà de trop ».
Des sources non officielles parlent néanmoins d’un mort, de 13 blessés et quatre autres personnes évacuées à Bangui pour des soins.
Depuis deux jours, la ville a repris son cours normal malgré que les soldats français ne patrouillent plus la ville. Selon la Sangaris, ce n’est qu’une question de temps. « Le dialogue a déjà repris et bientôt ils vont patrouiller de nouveau comme dans un passé récent »./
Naïm-Kaélin ZAMANE