Bangui, République centrafricaine. Sur décision de l’État major rwandais, les forces spéciales de ce pays déployées en Centrafrique pour sauver le pouvoir du Président Touadera ne participent plus à des opérations conjointes avec les mercenaires de la société Wagner contre les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Après les Casques bleus de la Minusca qui ont cessé toutes collaborations militaires avec les mercenaires de Wagner en République centrafricaine, c’est le tour des troupes spéciales rwandaises de mettre fin à leur participation aux opérations conjointes incluant les mercenaires russes de la société Wagner.
Selon l’État major rwandais, le comportement de ces mercenaires sur le théâtre de l’opération n’est pas du tout conforme aux droits de l’homme, encore moins aux droits humanitaires internationaux.
« Au lieu de protéger les populations civiles, ce sont eux qui sont les premiers à commettre des exactions sur les civils. Ce ne sont pas un exemple », a témoigné un soldat rwandais déployé en Centrafrique.
« Avec ce rythme, nous risquerons d’être sanctionnés par les Nations unies même si nous ne participons pas directement aux exactions. Le mieux c’est de se retirer », ajoute un officier rwandais.
Selon l’État major rwandais, les violations commises par les mercenaires de Wagner en Centrafrique pourraient nécessairement jouer négativement sur l’image de leurs troupes qui combattent actuellement au côté des FACA du moment où ces mercenaires de Wagner combattent aussi au côté de l’armée centrafricaine.
Même le chef de l’État centrafricain, de son côté, à mis à l’écart les mercenaires russes qui assurent sa sécurité rapprochées, laissant les troupes rwandaises de la Minusca seules dans son escorte.
Rappelons-le, le 30 avril 2021, la MINUSCA avait remis au chef de l’État Faustin Archange TOUADERA une liste intitulée « tableau des violations commises par les acteurs étatiques/forces bilatéral décembre 2020 à avril 2021 », dans lequel elle « met gravement en cause les forces nationales et bilatérales à travers des allégations d’exécution arbitraire/extrajudiciaire, tortures, violences sexuelles, traitements cruels, inhumains et dégradants, arrestations et détentions arbitraires, menace à l’intégrité physique, menace de mort ». Une commission d’enquête avait été mise en place par le gouvernement pour y faire la lumière.
Selon leur mandat, les membres de cette commission spéciale ont trois mois pour accomplir leur mission et rendre publics les résultats de leur enquête.