Les enseignants du fondamental 1 et 2 notamment des établissements primaires, secondaires et techniques du secteur public suspendent ce vendredi leur grève d'avertissement de trois jours déclenchée mercredi. Deux points ont fait l’objet de leurs revendications dont la mauvaise gestion du département de l’Education nationale et la persistance de l'insécurité.
Sabin Kpokolo, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs centrafricains (CSTC) en sort convaincu : « les enseignants viennent d'observer une grève de trois qui a connu un succès sans précédant. Les établissements privés ont apporté un soutien à cette grève des enseignants du secteur public. (…) Ce qu'on recherche dans la grève, c'est le résultat qui devrait servir à nos militants ».
Les mécontents estiment que le gouvernement de Mahamat Kamoun n'accorde pas une attention particulière au secteur de l'Education nationale. « Nous déplorons l'attitude du gouvernement de ne pas franchement accorder de l'importance à ce qui se fait dans le secteur éducatif. Nous regrettons parce que ça va contaminer les autres secteurs. Le département des Finances a déjà emboîté le pas. Je ne sais pas si demain ça va être les Travaux publics, le département du Développement rural, le Ministère de la Santé. Je crois que ça risque de gagner tous les secteurs publics », a fait savoir le syndicaliste Kpokolo.
Pour les grévistes, les Centrafricains sont abandonnés à leur triste sort car l'insécurité persiste encore sur l'ensemble du territoire national. « Il nous reste pratiquement cinq mois pour que la transition prenne fin, alors que tout ce qu'on a envisagé faire, nous n'avons encore rien vu de concret. Les militants de la CSTC s'en sont préoccupés. Ils ont essayé de réfléchir sur l'insécurité. Aujourd'hui, même les chasseurs et les pêcheurs ne peuvent pas mener les activités », a indiqué Sabin Kpokolo.
Les membres de la Confédération syndicale des travailleurs de Centrafrique (CSTC) ont déploré la lenteur du gouvernement à réagir face l'insécurité qui perdure en Centrafrique. « Il n'a même pas eu une prise de position officielle du Conseil national de transition, le parlement provisoire même du gouvernement, condamnant sévèrement ces exactions », a souligné Sabin Kpokolo, qui cite pour exemple la réaction des autorités françaises face à l'attaque du siège de l'hebdomadaire ''Charlie Hebdo''.
« Vous avez vu ce qui s'est passé en France. Douze personnes sont mortes, François Hollande a mobilisé le monde entier. Ici, nous mourrons comme des mouches et aucune autorité ne peut mobiliser le monde entier », a-t-il fait remarqué.
« Nous avons préconisé des solutions que nous allons envoyer aux ayants droit pour qu'une réflexion puisse se faire autour afin d'envisager la révision de la charte constitutionnelle et la prorogation de la transition », a signalé Sabin Kpokolo.
Les membres de la Confédération syndicale des travailleurs centrafricains se réuniront ce samedi en vue de décider des conduites à tenir.