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L’ONU forcée de réduire son aide à des millions de réfugiés dans le monde

Publié le vendredi 18 juin 2021  |  AIP
Enfants
© Reuters par Siegfried Modola
Enfants réfugiés près de l`église Saint-Sauveur de Bangui, en Centrafrique, novembre 2015.
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Le Programme alimentaire mondial (PAM) a été contraint de revoir à la baisse son aide à des millions de réfugiés dans le monde à cause d’un manque de financement et d’un épuisement des ressources liés à la pandémie de Covid-19, rapporte ONU Info, vendredi 18 juin 2021.

« Des millions de réfugiés sont confrontés à un avenir d’incertitude et de faim alors que les effets de la pandémie sur les budgets d’aide se traduisent par des pénuries de financement pour les opérations d’urgence », a averti l’agence onusienne à l’approche de la Journée mondiale des réfugiés.

D’importants déficits de financement en Afrique de l’Est, en Afrique australe, ainsi qu’au Moyen-Orient, ont conduit à des réductions de rationnement destinées à des personnes, qui sont parmi les plus vulnérables au monde et qui dépendent de l’aide du PAM pour survivre. Rien qu’en Afrique de l’Est, près des trois quarts des réfugiés ont vu leurs rations réduites de près de 50 %. Aussi dans certaines zones, il y a même des réductions de rationnement allant jusqu’à 60% pour plus de 3 millions de réfugiés. Les rations ont été ainsi réduites de 50% au Sud-Soudan, de 40% en Ouganda et au Kenya, de 23% à Djibouti et de 16% en Ethiopie.

Certaines des opérations du PAM les plus sous-financées sont également celles qui comptent d’importantes populations de réfugiés nécessitant un soutien, à l’instar de l’Ouganda, le PAM soutient plus de 1,2 million de réfugiés, ce qui représente 65 % des opérations du pays.

« Ce que nous voyons peut-être, c’est l’impact de la Covid-19 sur le financement des gouvernements donateurs et cela a un impact négatif sur notre capacité à répondre et à soutenir certaines des personnes les plus vulnérables du monde », a déclaré Margot van der Velden, Directrice des urgences du PAM.

En Afrique centrale, l’afflux de réfugiés centrafricains et soudanais au Tchad signifie que le PAM pourrait être contraint de procéder à des coupes dans les rations. Il s’agit de suspendre ou de privilégier des activités qui affecteront les groupes vulnérables dépendant du soutien du PAM, en particulier les enfants malnutris. Il est vital que le monde se mobilise pour soutenir les plus vulnérables, d’autant plus que l’augmentation des déficits de financement coïncide avec la hausse des prix des denrées alimentaires et la diminution des possibilités.

Au Cameroun voisin, l’agence onusienne pourrait être amenée à réduire les rations alimentaires des bénéficiaires les plus vulnérables, dont 70.000 réfugiés nigérians et 100.000 réfugiés centrafricains.

« La vie des personnes les plus marginalisées du monde est en jeu et nous demandons instamment aux donateurs de ne pas tourner le dos aux réfugiés au moment où ils en ont le plus besoin », a fait valoir Mme van der Velden.

En République démocratique du Congo (RDC), le PAM, applique depuis mai 2020, une réduction moyenne de 25% des rations à son programme d’assistance aux réfugiés. Dans ce pays, elle a tout de même soutenu cette année environ 148.000 réfugiés basés dans des camps, y compris l’afflux récent d’environ 92.000 réfugiés de la République centrafricaine (RCA).

En raison de l’insuffisance du financement en faveur des réfugiés syriens, 242.000 réfugiés en Jordanie risquent de ne plus recevoir d’aide à la fin du mois d’août, à moins que des fonds supplémentaires ne soient reçus. Dans les cinq pays où le PAM soutient les réfugiés syriens, 408 millions de dollars sont nécessaires pour les six prochains mois. Plus largement, ce déficit du financement intervient alors qu’un nouveau rapport du PAM indique une augmentation du nombre de personnes au bord de la famine - qui est passé de 34 millions prévus au début de l’année à 41 millions prévus en juin.

Pour le PAM, il est vital que le monde se mobilise pour soutenir les plus vulnérables, d’autant plus que l’augmentation des déficits de financement coïncide avec la hausse des prix des denrées alimentaires et la diminution des possibilités pour les réfugiés de compléter leur aide alimentaire.

« Les économies informelles se contractant en raison des mesures de restrictions liées à la pandémie de Covid-19 », insiste le PAM.

Finalement, alors que le nombre de personnes dans le besoin augmente dans le monde entier, avec des conflits, des catastrophes et des effondrements économiques faisant augmenter les niveaux de la faim, le PAM et les autres agences humanitaires sont confrontés à des choix brutaux.

« Pendant la fermeture du camp liée aux restrictions anti-Covid19, nous ne pouvions pas quitter le camp et nous ne pouvions rien gagner car tous les travaux occasionnels à l’extérieur du camp ont cessé », a témoigné Ange, un réfugié de la RDC vivant au Rwanda.

« La situation a empiré lorsque notre ration alimentaire a été réduite », a-t-il partagé, relevant que sa famille a commencé à faire face à « une grave pénurie alimentaire ».

(AIP)

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