Centrafrique : Faut-il se soumettre à des incantations traditionnelles et pratiques occultes pour devenir ministre ?

Publié le lundi 21 juin 2021 | Le Potentiel Centrafricain

En Centrafrique les surprises ne manquent pas. Tout se passe comme si c’est de coutume quand on veut être nommé ministre de la République la forêt de la Lobaye devient un lieu de refuge. Pour intégrer le gouvernement, il ne vaut plus espérer sur sa compétence ou son sens de patriotisme pour servir son pays. Le chemin facile pour ceux qui désirent accéder à cette fonction politique, c’est la relation familiale, religieuse, amicale…ajouter à cela, les incantations traditionnelles, religieuses, les pratiques occultes ou l’intégration des loges. Cela est connu de tout le monde et la réussite de cette nomination voulue dépend aussi de la « dimension » de chaque « pratique ».

Ce que nous constatons ces derniers temps avec le gouvernement de Dondra qui se prépare (ou qui est connu déjà) est une histoire dramatique. Aussitôt après la démission du gouvernement de Firmin Ngrébada, toutes les gesticulations se sont fait ressentir dans tous les sens. Les anciens ministres veulent se maintenir à leur poste et des nouveaux visages veulent intégrer le groupe : C’est un véritable jeu : « C’est un vrai combat des coqs que nous constatons et c’est très honteux», a témoigné un banguissois que nous avons rencontré devant une banque de la place.

Le constat est partagé par tout le monde et cela est confirmé par plusieurs mouvements qui se font actuellement. Plusieurs personnalités assoiffées des rangs des ministres, s’activent et s’agitent dans tous les sens. Ils émettent des appels pour s’assurer de la confirmation de leur nomination. D’autres élisent domicile à Ngoukomba (sanctuaire marial sur la route de Damara), et font des aumônes sur la colline vers la Radio Ndéké Luka, tout ça c’est pour implorer l’intervention divine sur leur nomination.

Ceux qui sont des athées, confiants de l’intervention coutumière voire traditionnelle de leurs aïeux, se lancent dans une course à l’intérieur du pays pour que des incantations leur soient faites. Pour ceux qui n’ont aucune source natale, pour ne pas dire, qu’ils sont coupés de leur lien traditionnel, intègrent des loges qui sont installées dans la ville de Bangui afin de bénéficier du même objectif.

Parmi les catégories des personnes qui se bousculent pour intégrer le gouvernement, qui sont ceux qui vont réussir ? Pour un centrafricain lambda, tout dépend de la « puissance » de chaque pratique occulte. L’essentiel pour eux est que, chaqu’un se retrouve dans le gouvernement au nom d’une entité ou en son nom personnel. Mais c’est qui est sûr, le président Touadéra qui veut d’une équipe formées des compétences, ne vas pas céder aux intentions de ceux qui nous considérons comme des « bras cassés » des profito-situationnistes et autres prédateurs de la République qui vont toujours des bavures là où ils sont nommés.
Le nouveau Premier ministre Henri-Marie Dondra, tel que nous le connaissons, va traduire dans les faits les instructions du président Touadéra afin de diriger une équipe digne, efficace, compétente et productrice. C’est un gouvernement de combat que le duo Touadéra-Dondra va mettre au travail pour que les défis de l’heure soient ceux d’action pour la stabilité et le développement économique de la RCA qui a comme objectif, son émergence. Si d’autres pensent que c’est à travers des pratiques occultes qu’on peut devenir ministre, c’est bien pour eux ! Mais c’est les actions que le peuple attend. On reconnait un vrai maçon au pied du mur. N’est-ce pas ?

@Simon Gbokoché,

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