Même si la quasi-totalité des députés centrafricains sont désormais dans la poche des autorités du pays, leur grogne ne passe pas inaperçue. Les autorités du pays expriment en coulisse leur inquiétude face à leur promesse non tenue.
Souvenez-vous, le 5 mai 2021, l’ancien premier ministre Simplice Mathieu Sarandji avait été élu Président de l’assemblée nationale face au candidat de l’opposition Martin Ziguélé qui arrive deuxième, et Joseph Bendounga, Président du parti MDREC qui sortait troisième. Mais avant le scrutin, du 5 mai, la quasi-totalité des députés avait été conviée par le parti au pouvoir à un dîner dans un restaurant chic de la capitale. Ainsi, lors de cette rencontre, le candidat de la majorité Simplice Mathieu Sarandji propose de verser à chaque député qui porte sa voix sur lui un pot-de-vin forfaitaire de 3 500 000 francs CFA. Celui qui accepte le deal, il n’a qu’à signer le document, et il perçoit une partie de 3 500 000, soit 1 500 000 francs CFA cash immédiatement. Près de 90 députés ont donné leur accord, et ils avaient perçu chacun 1 500 000 francs CFA la veille du scrutin. Ce qui a permis à Simplice Mathieu Sarandji de remporter aisément le vote, et devenir Président de l’Assemblée nationale.
Or, un mois et demi après le choix de Sarandji au perchoir, les députés n’ont pas encore perçu le reste de leur pot-de-vin qui s’élève à 2 000 000 francs CFA. Déjà, deux semaines après, certains commencent à bouder. Plus le temps passe, plus la quasi-totalité de ces députés corrompus exprime leur impatience. La semaine dernière, ils se sont rassemblés pour exiger à Sarandji le versement de la totalité de leur pot-de-vin.
Selon un élu corrompu de Bangui, c’est en partie sur la fausse promesse faite aux députés que Karim Meckassoua avait été déchu du perchoir, et ce, deux ans après son élection. Mais pour Simplice Mathieu Sarandji, des voix commencent à délier, mais pour combien de temps ?