Dans une correspondance datée du 2 juin 2021 et adressée au ministre des Finances et du Budget Henri-Marie Dondra, devenu Premier ministre, les représentants résidents en Centrafrique des deux Institutions de Breton Wood à savoir la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International, FMI, demandent au gouvernement d’éclaircir un peu plus les raisons et les contours ayant conduit à la signature d’un accord entre la Centrafrique et la Mission Économique Russe qui déploie des anciens douaniers russes pour travailler actuellement sur les deux domaines clés de l’engagement de leurs Institutions respectives.
Dans cette correspondance dont CNC a pu obtenir une copie, les Représentants de ces deux institutions remercient le ministre des Finances d’avoir mis à leurs dispositions une copie de l’Accord signé entre lui, au nom du gouvernement centrafricain et Monsieur Jury Liamkine, Représentant de l’Organisation et Conseiller à la Présidence de la République Centrafricaine.
D’après les informations recueillies par les deux Institutions, cette Mission Économique Russe n’est autre qu’une structure privée, une branche financière de la Société Wagner, qui ne représente pas, et n’est pas soutenue par le Gouvernement de la Fédération de Russie et ne relève pas non plus, d’un accord officiel de coopération entre la Russie et le Gouvernement Centrafricain.
Afin de mieux évaluer la complémentarité et la compatibilité de cette initiative, disent les Représentants de ces deux Institutions dans le pays, le gouvernement doit leurs communiquer officiellement, et ce dans un bref délai, avant le 07 juin 2021, exigent-ils, plus d’informations sur l’accord entre gouvernement Centrafricain et la ” Mission Économique Russe”.
« Nous aimerions être informés :
(i) du statut juridique de cette organisation (y compris le nom officiel, l’adresse, les noms des principaux responsables, le site Web, numéro d’enregistrement professionnel, qualification et expériences récentes) ;
(ii) des dispositions institutionnelles et de gouvernance du protocole d’accord (y compris les termes de référence détaillés des travaux à mener, les modalités des rapports d’activités, les mécanismes de contrôle de la qualité) ; et
(iii) des dispositions contractuelles et budgétaires (y compris le coût des services rendus ainsi que les modalités de paiement).
D’après les informations du CNC, la lettre a été orientée à la direction générale de la Douane pour une réponse, mais elle a été classée « lettre morte » en raison des difficultés de rassembler auprès de cette Mission, tous les documents de sa création et rejette la responsabilité de cet accord sur la Présidence de la République qui n’a pas souhaité communiquer sur le dossier.
Par ailleurs, sur le terrain, plusieurs mois après l’entrée en vigueur de cet accord et l’implication directe de ces russes dans les activités douanières à la place des douaniers centrafricains, le ministère des Finances constate malheureusement une baisse très sensible des recettes douanières.