Après presque deux années passées au Soudan, de nombreux réfugiés centrafricains regagnent la ville de Birao dans la Vakaga.
Ces centrafricains avaient fui les violences intercommunautaires qui ont secoué la ville en 2019. De retour, ceux-ci sont confrontés à d’énormes difficultés.
C’est un retour progressif débuté au mois de mai 2021. Leur nombre actuel est estimé à plus de 3200 personnes dont 1200 à Birao-centre et 2000 dans les villages périphériques. La plupart d’entre elles arrivent d’Amdafock et d’Amndokoune, localités soudanaises au Nord-est de la Centrafrique.
Souate Mahamat, célibataire et mère de 3 enfants, rentrée il y a 3 mois à Birao, justifie ce retour par l’amélioration du climat sécuritaire même si elle retrouve sa maison détruite.
"Nous sommes de retour à Birao en raison de la paix retrouvée dans la localité. Beaucoup d’entre nous qui avaient fui sont rentrés au pays. Je suis logée avec ma famille non loin de la Minusca, car notre maison a été brûlée et nos biens emportés. On est là en attendant", dit-elle.
La mairie de Birao qui estime à 3200 le nombre actuel de retournés, se dit incapable de leur apporter secours puisque la majorité n’a plus d’abris. Les responsables tendent la main vers les acteurs humanitaires en vue d’une prise en charge.
"Nous sommes dans l’incapacité de faire face aux besoins des retournés. Il y a beaucoup de cas du paludisme déclarés, il y a un manque de médicaments et autres pour apporter de l’aide à ces compatriotes. Ils dorment à même le sol", déplore Kamal Oumar, 2e vice président de la délégation spéciale de la ville de Birao.
Fuyant les violences intercommunautaires en 2019, la majeure partie de la population de Birao avait quitté le pays pour trouver refuge au Soudan. Même si certains rentrent volontairement au bercail, d’autres craignent encore une probable détérioration de la situation sécuritaire.