Le bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’UNICEF et le programme alimentaire mondial doivent revoir leur déclaration sur le besoin d’aide humanitaire en Centrafrique. Au lieu de 57% initialement annoncé, c’est désormais la quasi-totalité des Centrafricains, y compris les autorités du pays qui ont besoin d’aide humanitaire. La preuve en est que lors de la fête de Tabaski ce mardi à Bangui, une distribution des viandes de bœuf tourne à la bousculade générale des autorités centrafricaines. Incroyable, mais vrai!
Chaque année, le jour de la Tabaski, aussi appelée fête de partage, le complexe scolaire turque Galaxy organise une distribution gratuite des morceaux de viandes des bœufs aux parents de ses élèves. Mais pour cette année, ce n’est plus l’affaire des parents d’élèves. On voit tout le monde. Des forces de l’ordre aux ministres en passant par les employés du secteur public et privé, cette opération solidarité Tabaski tourne presque à la mendicité de nos autorités. Le DG de la police devant, ses éléments derrière. Presque chaque commissariat de Bangui a envoyé son équipe pour récupérer sa portion de viande. Et ce n’est pas une portion comme au marché, mais une cuisse complète comme à l’abattoir. Si bien que les autres nécessiteux, ceux qui en ont besoin réellement, les pauvres, n’ont pas pu trouver leur part.
Martin Mbéti, un non-musulman a toute foi reçu une portion de viande. Il remercie Dieu pour ce soutien du complexe scolaire Turque Galaxy à des gens comme lui démunis.
Quant à Bernard, un employé de la société orange Centrafrique, il s’est dit très content. Il confie avoir reçu ce don grâce à sa petite sœur, et cela devrait servir à soulager sa grande famille.
Pour les ministres et les autres personnalités, cela devrait leur servir durant plusieurs semaines.