Bangui. La victoire promise devant la cour constitutionnelle à Monsieur Algoni, candidat du MCU aux législatives dans le troisième arrondissement de Bangui est en phase d’être concrétisée. Le 14 juillet 2021, une requête en “destitution” avait été introduite devant la cour constitutionnelle par Maître Maïtovo, l’avocat du candidat malheureux Algoni. L’intéressé n’a été notifié que le 22 juillet 2021 lors de sa convocation surprise par le juge constitutionnel Wagalé. Une bataille qui s’annonce rude. Un nouveau front d’hostilité s’ouvre dans l’échiquier politique national alors que le pays se prépare à aller au dialogue, d’autres veulent la confrontation.
Dans la requête en destitution formulée par Maître Maïtovo devant la cour constitutionnelle, deux principaux arguments sont avancés : l’honorable Abdoul Karim Meckassoua serait à chef et fondateur de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), et il serait aussi poursuivi par la justice pour complicité de vol à main armée, complicité d’association de malfaiteurs, de complot et de complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État.
Pour appuyer ses arguments, Maître Maïtovo brandis deux documents : le rapport du groupe d’experts qui rapportent les propos des ex-Séléka proches du pouvoir, notamment le chef de guerre Abdoulaye Hissen, Hassan Bouba… ainsi que l’avis de poursuite judiciaire qui avait été balayé par le tribunal administratif
Sur le plan juridique, ces arguments sont irrecevables, car la Cour a compétence de juger de la constitutionnalité des lois, ordonnances et règlements et non des rapports. Ce qui veut dire que le rapport des experts n’est rien de tout ça. Et l’avis de poursuite n’est même pas un acte judiciaire, une condamnation.
Selon plusieurs experts judiciaires, à l’heure actuelle, la requête en destitution introduite par Maître Maïtovo devant la cour constitutionnelle est vide et présente un argument totalement hors du sujet. D’après eux, ceci est la suite logique de la bataille politique entre l’honorable Abdoul Karim Meckassoua et le chef de l’État Faustin Archange Touadera.
Souvenez-vous, en 2018, Abdoul Karim Meckassoua, Président de l’Assemblée nationale d’alors, avait été destitué suite à une requête initiée par quelques députés de la majorité présidentielle dont il faisait partie.