Plus de 300 partis politiques, sociétés sociales et groupes de réflexion, issus de plus de 100 pays et régions, se sont opposés à la politisation du traçage de l'origine du virus responsable de la COVID-19 dans une déclaration conjointe envoyée lundi au Secrétariat de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Face à la gravité de la menace que représente la COVID-19 à l'encontre de la vie, de la sécurité et de la santé de toute l'humanité, la déclaration souligne que la société internationale doit renforcer la coopération anti-épidémique, appelle l'OMS à mener l'enquête mondiale sur l'origine du nouveau coronavirus de manière objective et juste, et s'oppose résolument à la politisation de la question relative au traçage de son origine.
"En tant qu'humains, nous vivons dans une communauté de destin au sein de laquelle nous progressons ou sombrons ensemble. Face à des crises majeures, aucun pays ne peut rester isolé et intact. Les virus ne connaissent ni frontières, ni races. La seule manière de les vaincre, c'est que la communauté internationale travaille de concert", selon la déclaration.
"Le traçage de l'origine (du nouveau coronavirus) est une question scientifique sérieuse qui doit être étudiée par les scientifiques et experts médicaux du monde entier, en coopération, avant qu'une conclusion scientifique ne puisse être tirée sur la base de faits et de preuves", insiste le texte.
"Nous sommes d'avis que le traçage de l'origine est une obligation commune à tous les pays. Le projet du plan de travail de la prochaine étape, proposé unilatéralement par le Secrétariat de l'OMS, ne respecte pas ce qui est énoncé dans la résolution concernée de l'Assemblée mondiale de la santé et n'a pas fait l'objet de consultations adéquates avec les Etats membres, tout en ne reflétant pas pleinement les dernières avancées dans la recherche mondiale sur l'origine du virus. En conséquence, il n'est pas propice à offrir la direction nécessaire pour la coopération future à ce sujet", poursuit la déclaration.
Les auteurs du texte ont appelé le Secrétariat de l'OMS à "agir selon la résolution concernée adoptée par l'Assemblée mondiale de la santé pour faire progresser l'étude mondiale sur l'origine du virus en coopération avec tous les Etats membres, en tenant pleinement compte des nouvelles preuves scientifiques émergentes et en suivant fidèlement les recommandations du Rapport de la Mission conjointe OMS-Chine sur la maladie à coronavirus 2019".
"Nous soutenons les experts médicaux et les chercheurs scientifiques dans l'enquête approfondie et professionnelle sur l'origine du virus, couvrant plusieurs pays et plusieurs lieux, afin d'apporter l'expérience de référence nécessaire pour prévenir la prochaine pandémie éventuelle", ont-ils noté.
"Nous sommes résolument opposés à toute tentative de politisation, d'étiquetage géographique et de stigmatisation, ainsi qu'à l'obstruction du processus de recherche et de la coopération internationale anti-épidémique par un quelconque facteur politique ou toute manipulation politique", ont-ils souligné.
"Nous sommes reconnaissants du fait que la Chine et d'autres pays ont pris des mesures positives afin de fournir des vaccins au reste du monde, en particulier aux pays en développement, apportant ainsi une grande contribution à la coopération mondiale anti-épidémique. Nous exhortons les pays ayant des capacités en matière de vaccin à ne pas imposer de restrictions sur les exportations ou recourir à un stockage excessif, mais à s'opposer résolument au nationalisme vaccinal pour que l'écart mondial de l'immunisation se réduise et qu'une barrière internationale plus forte puisse se dresser contre le virus", explique la déclaration.
"Nous sommes d'avis que les partis politiques et les organisations de tous les pays doivent assumer leurs responsabilités pour améliorer la coopération, s'efforcer de faciliter la coopération mondiale anti-épidémique, la coordination politique et la complémentarité des mesures, et ainsi injecter une force directrice inépuisable à la lutte mondiale contre la COVID-19 et à l'établissement d'une communauté de santé pour tous", ajoute le document.