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RCA/Bangui : le député Abdou Karim Méckassoua destitué par la Cour constitutionnelle

Publié le vendredi 13 aout 2021  |  radiondekeluka.org
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : Abdou Karim Meckassoua enfin de retour en Centrafrique
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Plus d’un mois seulement après sa réélection, le député de la deuxième circonscription du 3e arrondissement de Bangui, Abdou Karim Méckassoua a été destitué ce 12 août 2021 par la Cour constitutionnelle. La Haute juridiction a prononcé la déchéance de M. Meckassoua lors d’une audience publique à son siège dans la capitale centrafricaine. Elle lui reproche la complicité avec la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). C’est donc son challenger Ibrahim Ould Al Hissen Algoni qui est déclaré député à sa place.

Abdou Karim Méckassoua a été destitué à la suite d’une requête introduite auprès de la Cour Constitutionnelle par Ibrahim Ould Al Hissen Algoni, son challenger dans la 2e circonscription du 3e arr. de Bangui. Le plaignant s’est fondé sur un rapport d’experts indépendants de l’Onu, citant Abdou Karim Méckassoua parmi les instigateurs de la rébellion CPC.

Les 6 juges qui ont siégé en audience publique sur le dossier ce 12 août 2021, ont validé la proximité de M. Méckassoua avec la CPC. Ils l’ont aussi reconnu responsable du retour en cachette en Centrafrique du chef de la CPC, l’ancien président de la République François Bozizé, sous sanction onusienne.

«Considérant qu’au nomment où la Cour rendait sa décision le 29 juin 2021, elle n’avait pas connaissance du rapport des experts du Conseil de sécurité de l’Onu et l’avis de poursuite judiciaire du cabinet d’instruction N°1… qu’ainsi le moyen soulevé étant d’ordre public, il y a lieu d’invalider les résultats obtenus par Méckassoua Abdou Karim aux élections législatives partielles du 23 mai 2021 et de prononcer sa déchéance conformément aux dispositions de l’article 141 du Code électoral », a déclaré Jean Pierre Waboé, vice-président de la Cour constitutionnelle.

Cette déchéance profite du coup à Ibrahim Ould Al Hissen Algoni, challenger d’Abdou Karim Méckassoua dans la 2e circonscription du 3e arrondissement de Bangui.

«Considérant qu’en conséquence de cette déchéance, le candidat Ibrahim Ould Al Hissen Algoni qui a obtenu 1302 voix, soit 38,38% est déclaré élu », a poursuivi le vice-président de la Cour constitutionnelle.

Une décision qualifiée de « forfaiture » par Arlette Sombo Dibélé, avocate d’Abdou Karim Méckassoua.

« M. Algoni a saisi la Cour d’une requête qui a été examinée sous toutes ses coutures et cette requête a été rejetée dans le délai constitutionnel. Aujourd’hui hors délai et sous le prétexte de destitution qui ne relève pas de la compétence de la Cour ; et le terme même est illégal en ce qui concerne un député, nous venons d’assister à ce que j’appelle une forfaiture. Nous venons d’assister à une cour se privant des prérogatives, des privilèges que la Constitution elle-même lui attribue. C’est très grave ! N’importe qui peur remettre en cause une décision de la Cour constitutionnelle », a rétorqué l’avocate Arlette Sombo Dibélé.

Abdou Karim Méckassoua avait été réélu député de la 2e circonscription du 3e arrondissement de Bangui à la suite des élections partielles du 23 mai 2021.

Cette destitution est en effet, un double choc dans son parcours parlementaire. En octobre 2018, l’homme avait été déjà destitué du perchoir de l’Assemblée nationale suite à une motion de destitution initiée par une écrasante majorité de députés.
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