Face à une situation économique volatile et aux besoins de réduction des charges de l’Etat, aux fins de rendre les dépenses publiques efficaces et efficientes, le ministre chargé des finances et du budget, Hervé Ndoba a fait adopter, le jeudi, 26 août, par l’Assemblée nationale, les projets de lois autorisant le gouvernement à abroger les textes de création des établissements publics, jugés budgétivores , inefficaces et dont l’existence n’a plus de justification économique.
Le gouvernement centrafricain a entrepris de supprimer certains établissements, dans le cadre des réformes des finances publiques, afin de réaliser des économies conséquentes pour financer des projets structurants de développement. Ces établissements publics qualifiés de budgétivores, et dont la plupart ont été créés dans l’optique de répondre à certains besoins de l’époque, fonctionnaient en toute autonomie administrative et financière à travers une gestion opaque, frisant ainsi de la gabegie. Car, elles font entrer des sommes considérables qui n’atterrissent pas le plus souvent, dans les caisses du Trésor public, mais plutôt sont utilisées pour des dépenses liées à leur fonctionnement ou au paiement des salaires faramineux.
Le résultat des audits commis, ont aussi prouvé que les ressources prélevées par ces établissements ne sont pas utilisées à bon escient, en d’autres termes, elles ne sont point utilisées dans le but pour lequel ils ont été créés. « elles ne servent qu’à la prise en charge des dépenses de fonctionnement courant ; le salaire absorbe à lui seul, entre 80 et 90% des ressources réalisées, ce qui ne donne pas une justification à tout point de vue économique et est contraire à un objectif d’équité ou de développement du secteur économique », a explicité la commission économie, finances et plan de l’institution législative centrafricaine.
Raison pour laquelle, l’exécutif a initié ces projets de lois en vue de procéder à la dissolution des établissements publics qui sont au nombre de six, à savoir entre autres, le Compte d’Affectation Spécial du Développement Touristique et Artisanal (CAS-DT), le Fonds de Développement Agro-pastoral (FDAP), le Fonds de Développement Minier, le Fonds National de l’Environnement (FNE), l’Agence de Régularisation du Secteur de l’Electricité en Centrafrique (ARSEC), et l’Agence de Stabilisation et de la Régulation des Prix des Produits Pétroliers (ASRP).
Il importe de mentionner que le débat contradictoire qui a lieu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, a offert l’opportunité au ministre chargé des finances et du budget, de dissiper un certain nombre d’incompréhensions au sujet de la suppression de ces entités, gagnées par une léthargie qui ne dit pas son nom. Ce spécialiste d’ingénierie économique et financière a bien voulu mettre au service de la nation, son expertise et son expérience, en démontrant comment à l’échelle de l’Etat, l’on peut réaliser une épargne en consentant des efforts dans le sens de la discipline budgétaire et financière, en vue d’un investissement productif. L’intervention de l’argentier national a pris les allures d’une véritable pédagogie financière, utile à la gestion efficiente et efficace de la res communis.
A la faveur des éléments de réponses convaincantes que le ministre chargé des finances et budget a fournies aux élus du peuple, l’Assemblée nationale a adopté à une majorité écrasante, les projets de lois portant abrogation des textes de création de six établissements publics.