À La Haye, les audiences dans l'affaire centrafricaine Alfred Yekatom Rhombot/Patrice Edouard Ngaïssona ont repris ce lundi 30 août après avoir été levées en juin. Un 16e témoin, placé sous anonymat, a été interrogé sur les attaques dans la région de Bossangoa pendant l'année 2013.
Elle est présentée comme le témoin P-2462. Ce lundi, en audience publique, elle raconte sa fuite vers la résidence de l’imam lors de l’attaque de son village le 5 décembre 2013, sa vie de déplacée à Bossangoa puis au Tchad. À La Haye, les questions aux témoins sont souvent précises. La Cour les interroge sur les auteurs de crimes ou leurs complices, pour certains sans doute encore actifs. Les réponses du témoin P-2462 sont souvent courtes, empreintes d'émotion. Mais le plus souvent, c'est à huis-clos qu'elle a fait le récit des événements : sa maison brûlée, et puis son viol...
À l’époque, Bossangoa est aux mains de la Séléka, une alliance de groupes armés à majorité musulmane qui a pris le pouvoir par la force à Bangui, à 300 km de là. De nombreuses exactions sont commises. En réaction, des milices anti-balaka s'organisent. Les populations musulmanes assimilées à la Séléka sont particulièrement visées. En septembre puis en décembre 2013, les villages entourant Bossangoa sont attaqués par ces anti-balaka. Plusieurs centaines de résidents musulmans sont tués, leurs maisons incendiées, leur bétail tué ou volé, note Human Rights Watch dans un de ses rapports.
Alfred Yekatom Rhombot, veste en jean, écharpe en laine, et Patrice-Edouard Ngaïssonna, lunettes et costume bleu, ont assisté à l'audience. Ils auraient été respectivement commandant d'un groupe d'environ 3 000 éléments et « coordinateur général » des anti-balaka.... suite de l'article sur RFI