Les détournements de fonds en Afrique et en Centrafrique en particulier constituent un sport national. Alors que les pays africains évoluent, difficilement, sans les aides extérieures, ils sont, paradoxalement, champions toutes catégories de la mauvaise utilisation des fonds qu’ils réclament pour se développer. La pandémie du coronavirus, qui a ralenti les économies mondiales et nationales, a poussé les bailleurs de fonds à allouer des aides afin de la contenir. Comme d’habitude, ces aides selon certaines informations, n’ont pas bien été utilisées. Mais, là où cette mauvaise utilisation a été mise en épingle, l’attitude des autorités du Ministère de la santé et de la population pourra en répondre.
En RCA, plusieurs informations accusent et pointent du doigt plusieurs cadres du Ministère de la santé, ceux des Finances et leurs complices, accusés d’avoir détourné plusieurs millions destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, même si les détails sur ces « détournements » ne sont pas encore connus. Mais, une telle information est un signal fort circulé à l’endroit de tous ceux qui caressent l’ambition de faire autant. Ils subiraient immédiatement la même sentence, celle d’être frappé par la justice. Lors d’enquêtes menées au ministère de la Santé, des témoignages sur la mauvaise gestion présumée ont été mis en évidence, a soutenu une source du Département de la santé.
Mais, de leur côté, les présumés voleurs ne l’entendent pas de cette oreille. En effet, une autre source dément les accusations, déclarant qu’il n’y a jamais eu de « détournement de fonds de Covid-19 au ministère de la Santé ». Alors que les enquêteurs disent le contraire.
Même si les informations sur ce soi-disant détournement circulent depuis plusieurs mois, on note que jusque-là aucune sanction n’a, encore, été prise à l’endroit des concernés. Les dossiers concernant les deux ministères incriminés ont été envoyés à qui de droit pour suite à donner. La décision, ici, étant quelque part politique car il s’agit des dossiers gérés par des ministres en fonction et dont le caractère pénal est difficile à gérer et les Centrafricains sont toujours dans l’attente de la décision du chef d’Etat.
Visiblement, cette affaire n’est pas encore avérée, c’est-à-dire, que les faits ne sont pas encore véritablement établis et du coup, alimentent déjà des rumeurs de détournement au point qu’on s’attendait à une réaction afin de permettre aux incriminés de se défendre. Mais, cela fait plusieurs mois que rien ne bouge au point qu’on se demande si, cette fois-ci, aussi, les mauvaises pratiques, généralement, dénoncées par le président Touadéra, lui-même, dans ses discours, vont, une fois de plus, avoir le dessus ?