Interpellé samedi par des éléments de la garde présidentielle au PK22 route de Damara, le capitaine Eugène Ngaïkosset alias Boucher de Paoua pourrait être jugé en République centrafricaine par la cour pénale spéciale, selon un communiqué du bureau du procureur spécial en date du 9 septembre 2021.
Selon un communiqué de presse du bureau du procureur spécial près la cour pénale spéciale de la République centrafricaine, le parquet spécial se dit intéresser « aux crimes internationaux et autres violations graves des droits de l’homme et du Droit international humanitaire commis sur le territoire centrafricain et qui impliqueraient le Capitaine Eugène NGAIKOSSET ».
Ce qui pourrait dire que la cour pénale internationale à La Haye se dessaisit de cette affaire au profit de la cour pénale spéciale de la République centrafricaine.
Rappelons que l’ex-capitaine Eugène Ngaïkosset, ancien garde rapproché de l’ancien chef de l’État François Bozizé, soupçonné par la justice internationale d’avoir dirigé un bataillon de la garde présidentielle en 2005 – 2007 qui a massacré près d’un millier des civils et incendié des milliers d’habitations dans les localités de Paoua, situées à environ 485 kilomètres au nord-ouest de Bangui, a été arrêté par les éléments de la garde présidentielle le samedi 4 septembre et transféré à la section de recherche et d’investigation (SRI) de la gendarmerie. Mais la justice centrafricaine, qui a également de lourds dossiers sur le fameux capitaine Eugène Ngaïkosset, se disait prête à lâcher le suspect à la cour pénale spéciale ou la cour pénale internationale (CPI) qui s’intéressait également à son dossier. Finalement, la CPS vient d’annoncer au public ce jeudi dans un communiqué de presse qu’elle s’intéresse au dossier du capitaine Ngaïkosset.
Rappelons que la cour pénale spéciale, créée en 2015, est une juridiction hybride, composée de 25 juges, dont 13 nationaux pour juger les crimes internationaux commis en Centrafrique de 2003 à aujourd’hui. Mais selon le substitut du procureur de cette juridiction hybride, les premiers procès s’ouvriront avant la fin de l’année 2021.Actuellement, il y’a une douzaine des dossiers qui sont sous instruction préparatoire.