Le manque d'accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 est une tragédie de santé publique bien que le développement et le déploiement rapides des vaccins anti-COVID-19 aident à éviter certains des pires scénarios en ce qui concerne les Objectifs de développement durable des Nations Unies, selon le philanthrope Bill Gates.
"Nous sommes confrontés au risque très réel qu'à l'avenir, les pays et communautés riches commencent à traiter la COVID-19 comme une autre maladie de la pauvreté. Nous ne pouvons pas laisser la pandémie derrière nous tant que tout le monde, où qu'il vive, n'aura pas accès aux vaccins", a déclaré lundi Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates.
À ce jour, plus de 80 % de tous les vaccins contre la COVID-19 ont été administrés dans les pays à revenu élevé et moyen supérieur, certains d'entre eux ayant reçu deux à trois fois le nombre nécessaire pour pouvoir couvrir les rappels, selon le dernier rapport annuel Goalkeepers de la Fondation Bill & Melinda Gates.
En revanche, moins de 1 % des doses de vaccin contre la COVID-19 ont été administrées dans les pays à faible revenu.
En outre, l'accès aux vaccins contre la COVID-19 a été fortement corrélé avec les lieux où se trouvent les capacités de recherche et de développement et de fabrication de vaccins. Bien que l'Afrique abrite 17 % de la population mondiale, par exemple, elle possède moins de 1 % des capacités de fabrication de vaccins dans le monde, selon un communiqué de la fondation.
Le rapport appelle le monde à investir dans la recherche et le développement, les infrastructures et l'innovation dans des endroits plus proches des personnes qui en bénéficieront.
"Nous devons investir dans des partenaires locaux pour renforcer la capacité des chercheurs et des fabricants des pays à faible revenu à créer les vaccins et les médicaments dont ils ont besoin", a dit Mark Suzman, directeur général de la fondation.
Le rapport montre que les disparités causées par la COVID-19 restent importantes, et que ceux qui ont été le plus durement touchés par la pandémie seront les plus lents à s'en remettre.
La pandémie de COVID-19 a fait basculer 31 millions de personnes dans l'extrême pauvreté dans le monde en 2020 par rapport à 2019, indique le communiqué. Et si 90 % des économies avancées retrouveront d'ici à 2022 le niveau de revenu par habitant qu'elles avaient avant la pandémie, seulement un tiers des économies à revenu faible ou intermédiaire devraient y parvenir.
Toutefois, le monde s'est mobilisé pour éviter certains des pires scénarios concernant les Objectifs de développement durable des Nations Unies, selon le rapport.