A se comporter sans cesse en apprentie sorcière, dans le seul but d’arriver par tous les moyens à conserver les rênes du pouvoir en Centrafrique, Samba-Panza, l’ingénue intruse des cours « royales » d’Afrique centrale, a fini par offrir aux camarades de plus de quarante ans, Sassou-Nguesso et Dos Santos – hommes de pouvoir par vocation, et chefs d’Etat de carrière -, l’occasion qu’ils ne lui ont pourtant pas demandée : celle de la rappeler à l’ordre, et de lui faire comprendre fermement, qu’en politique pure et dure, la faute et le mensonge, la trahison et la traitrise se payent toujours cash. Et dans le cas de la Présidente de transition, c’est sous la forme d’une vraie-fausse rencontre entre deux anciens présidents, que l’enveloppe comprenant le montant de sa facture – avec accusé de réception -, lui est parvenue directement. En d’autres termes, les deux chefs de guerre les plus stupides et les plus nuls de l’Histoire, Bozizé et Djotodia, ne furent en réalité que deux lamentables dindons de la grande farce de Nairobi, où ils n’eurent à exécuter que de simples jeux de rôle. Ce, en dépit du fait qu’eux-mêmes continuent de croire malgré tout, qu’ils seraient les seuls à détenir les clés de résolution de l’actuelle crise, et que sans eux, les Centrafricains ne survivraient pas une seconde de plus. Chiche !
Je l’ai souvent dit, écrit et rappelé, qu’on veuille l’accepter ou non, Samba-Panza, sous nos regards à tous, continue de démonter, qu’elle reste bien une grande virtuose du jeu de dame, dont elle maîtrise les principes, et affectionne particulièrement d’appliquer les règles à la politique. Habile à placer ses pions, elle passe le plus clair de son temps soit à user de tous les circuits d’enrichissement personnel, soit à échafauder divers plans pour se maintenir au pouvoir.Des mois passent – et bientôt des années -, elle mène son jeu au rythme qu’elle entend imposer à tous les Centrafricains. Et quels que soient les écueils, les ratés ou les conséquences de sa goinfrerie, elle maintient son cap à elle, sûre qu’au bout de son entêtement, elle conservera le pouvoir, elle qui n’aime rien tant que le pouvoir !
Aussi, puisque toutes ses fourberies et ses friponneries semblent lui réussir à merveilles sur le plan national, Samba-Panza, a cru pouvoir user des mêmes subterfuges sur le plan international. Entre Sassou-Nguesso du Congo Brazza et Dos Santos de l’Angola, en passant par Deby du Tchad, Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, dans une moindre mesure Biya du Cameroun et Bongo du Gabon, chaque fois qu’elle en a l’occasion, elle essaye de semer la zizanie et l’incompréhension entre ces Chefs d’Etat. Ce qu’elle oublie, c’est que chacun a ses réseaux et même s’ils ne sont pas tous des amis, ces Dirigeants ont tous des intérêts à préserver. Ils finissent toujours par échanger sur un sujet ou un autre.
A la faveur de l’une des actualités les plus déroutantes en Centrafrique, la rencontre de Nairobi, et pour répondre à la curiosité de mes chères lectrices et amis lecteurs qui semblent complètement perdus, j’ai voulu creuser et analyser tous les contours, les jeux et les enjeux de ce qui s’est passé dans la capitale Kényane. Du décryptage de deux communiqués, l’un publié par le Médiateur Sassou-Nguesso, et l’autre par le gouvernement centrafricain, je me suis vu obligé de faire appel à la mémoire et aux archives. Et tout cela donne ceci :
LE JEU DES COMMUNIQUES
Communiqué de la Médiation Internationale sur la crise en République Centrafricaine
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le communiqué de la médiation, interpelle quant à sa forme hésitante mais aussi quant au fond obscur. Tous les comptes faits, ce communiqué final – seul document officiel issu de la « farce » de Nairobi et signé du Président Sassou-Nguesso, Médiateur de la paix en RCA, prouve bien, au risque de me répéter, que Nairobi était bien une farce et comme telle, il ne pouvait en sortir rien de bon. Ce communiqué, dois-je encore l’avouer et le dire aussi respectueusement possible que je puisse m’exprimer, ne saurait à mon humble avis, être considéré, s’analyser et se comprendre autrement que pour ce qu’il est. C’est-à-dire, une véritable prose politico-littéraire pour les nuls à qui il est destiné – suivez mon regard ; une simple transcription écrite d’un ensemble d’évidences élémentaires à l’attention des attardés sous tutelle internationale, un chef d’œuvre d’illusionnistes et de contorsionnistes politiques dont ne peuvent se réjouir que des marionnettes armées à qui l’on a fait croire qu’ils pouvaient décider du destin des Centrafricains à Nairobi alors qu’ils n’étaient là-bas, que de simples pions d’un jeu dont l’enjeu se situe à un autre niveau. Tenez, lisez et voyez !
1. « Son excellence Monsieur Denis Sassou-Nguesso, Président de la République du Congo et Médiateur international dans la crise en République Centrafricaine salue les efforts consentis par les autorités kenyanes pour rapprocher les leaders moraux des groupes armés en République Centrafricaine… »
Que l’on veuille me permettre juste ici, de réfléchir publiquement à haute voix en posant naïvement ces questions : Qu’entendons-nous par « leaders moraux »? Pourquoi se garde-t-on de nommer ces « leaders moraux sans aucune moralité et qui mériteraient qu’on leur fasse la morale à chaque instant, incapables qu’ils sont de remonter le moral des Centrafricains ? Une telle imprécision pour un texte d’une telle portée, semble d’une légèreté blâmable en temps normal. Mais il faut reconnaître que nous sommes en pleine farce. En plus, quel effort les autorités Kényanes ont-elles bien pu déployer pour des touristes dont la présence rapportait heureusement des devises au pays ?
2. « Il appelle par ailleurs les différents acteurs à se concentrer sur l’organisation du Forum de Bangui et sur l’organisation des élections dans les délais prévus par la Charte constitutionnelle »
Cela méritait bien un sommet dans un pays anglophone sans intérêt direct pour la RCA ! On voit bien les résultats de la « concentration ». Et puisque ces lignes s’adressent aux dirigeants qui ne dirigent rien en Centrafrique, comprenons que l’infantilisation de ceux-ci ne date pas d’hier.
3. « En effet, ayant noté de fréquentes éruptions de violence en Centrafrique depuis la signature à Brazzaville de l’Accord de cessation des hostilités et des violences, le Président Sassou-Nguesso avait entrepris, par le truchement des autorités kenyanes, de rapprocher les anciens présidents centrafricains et de s’assurer de leur pleine adhésion à l’Accord de Brazzaville… »
Je veux bien comprendre une chose avant de m’associer à cette logique : Pourquoi ces anciens présidents centrafricains – sous sanctions internationales -, à qui l’on semble accorder autant d’importance aujourd’hui, ne les avait-on pas invités au Forum de Brazzaville ? Pour quelles raisons s’assurer de leur adhésion à cet Accord qui prévoit pourtant ses propres mécanismes de règlement et d’aplanissement des difficultés d’application? Les dindons de la farce où sont-ils ?
4. « A cet égard, le Médiateur s’est réjoui que les acteurs concernés se soient parlés… »
Ah ils se sont parlé nos dindons… ! Qu’est- ce qu’ils se sont dits ? Ne sont-ils pas assez mûrs pour signer eux-mêmes un communiqué pouvant résumer leurs « stupidités » ? Où sont les photos des accolades hypocrites et des sourires criminels ? Oh farce quand tu nous tiens !
5. « Le Président de la République du Congo, Médiateur dans la crise en République centrafricaine, réaffirme que la Transition en cours en République centrafricaine doit se poursuivre selon les termes de la lettre qu’il a adressée aux autorités centrafricaines et qui prévoit la prolongation de la Transition pour une durée supplémentaire maximum de 6 mois… »
Ouf ! Franchement si nos autorités sont toutes des margoulins et des dirigeants incompétents, j’étais loin d’imaginer qu’ils étaient également des analphabètes stupides ! Fallait-il leur rappeler le 17 janvier 2015, les termes des lettres reçues le 22 décembre 2014, soit depuis un mois à peine. Franchement Nzapayéké l’avait bien compris en prononçant ces mots qui s’adressent aussi à lui : « Cela fait longtemps que la Centrafrique, par le comportement de ses fils et de ses filles, a perdu le droit au respect de la communauté internationale ».
Plus est,
6. « Le Médiateur félicite les autorités centrafricaines pour leur volonté de tenir le Forum de Bangui et les élections à venir dans les délais convenus.. »
Mais le Médiateur se fait quand même le devoir de rappeler à ces autorités « immatures » leur propre volonté ! Bref on connaît le double langage de nos dirigeants qui n’ont jamais rien respecté en matière de texte, d’engagement et de promesse. C’est donc normal de leur rappeler très souvent leur volonté et contre-volonté. Allez-y comprendre!
Cette démonstration faite, le but de l’exercice est cependant, de prouver tout d’abord, chère lectrice et ami lecteur, que cette « farce » de Nairobi répondait à d’autres enjeux. Encore une fois, ce communiqué ainsi disséqué, le prouve à suffisance. Et c’est d’ailleurs pourquoi au lieu de s’offusquer et de se prendre la tête pour rien, il vaut plutôt mieux pour les Centrafricains de se distraire des Séléka et Antibalaka ainsi que leurs fameux « leaders moraux », qui croient « qu’ils sont quelque chose », alors qu’ils sont là à guetter à tout moment le moindre signal de Nairobi ou d’ailleurs, pour aller servir de marionnettes à une cause qu’ils ignorent !
Mais quelle est cette cause ? Pourquoi Sassou-Nguesso s’est-il laissé aller à cette farce assassine au point d’écorcher sa propre image ?
Avant de répondre à ces questions, je voudrais noter que pour toute réaction ou réponse à la rencontre de Nairobi et au communiqué du Médiateur Sassou Nguesso, sauf erreur de ma part, on ne relèvera que les quelques lignes suivantes « noyées »dans un communiqué de presse sans grand relief signé du Ministre chargé de la Sécurité Publique et de l’Emigration-immigration
« Le Gouvernement de la République profite de cette occasion pour rendre publiques des informations concordantes sur un plan de déstabilisation de la Transition actuelle ourdi depuis Nairobi et de sabotage des consultations à la base qui devaient permettre aux populations de s’exprimer ouvertement sur toutes les souffrances qu’elles ont endurées dans cette période de crise. Il prévient leurs commanditaires que les Autorités de la Transition ne resteront pas les bras croisés devant ce énième complot contre le peuple Centrafricain et ses dirigeants. »
En lisant ces lignes, chacun peut se poser ces questions ;
Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de faire un communiqué ?
Que dit la Présidence de la Transition de Nairobi ?
Nairobi était-il ’un plan de déstabilisation de la transition ? Dans ce cas quelle est la réaction de la Présidence par rapport à la médiation?
Par ce communiqué, le gouvernement a-t-il rendu « publiques des informations concordantes sur un plan de déstabilisation » ou n’a-t-il fait que parler publiquement de ce plan dont finalement les Centrafricains n’en savent rien du tout !
Pourquoi et comment en est-on arrivé à la « farce » de Nairobi ?
LA RENCONTRE DE NAIROBI OU LA RÉPONSE DU BERGER A LA BERGÈRE
Pour faire assez simple et court, retenons ceci. Au sortir du Forum de Brazzaville, un calendrier politique pour la suite de la transition avait été arrêté. Mais le refus de Samba-Panza de nommer un premier ministre adoubé par la communauté internationale, allait donner aussitôt lieu à un mini sommet de Brazzaville, lequel a ouvert la voie à une crise avant la désignation de Kamoun. La feuille de route a été de ce fait mise à mal. Pire, l’Angolagate ne tarda pas à éclater, avec toutes les conséquences que l’on sait.
Entretemps, les relations entre le Président Sassou-Nguesso – ce n’est un secret pour personne -, et Samba-Panza se sont progressivement dégradées et sauf erreur de ma part, les deux personnalités ne se sont plus revues depuis lors jusqu’à ce jour. Le Médiateur reprocherait à la Présidente de la Transition de ne jamais respecter sa parole et ses engagements, et de passer son temps à « colporter » des ragots entre les Chefs d’Etat. De son côté Samba-Panza reprocherait à son homologue de ne pas « l’aimer » au point de vouloir lui faire perdre son siège au profit des personnalités qu’il soutiendrait.
Et pour ne pas arranger cette situation déjà tendue, Samba-Panza a commencé à tisser des relations entre l’Angola et la RCA et à renforcer l’axe Luanda-Bangui. Le Président Dos-Santos a naturellement vu dans cette coopération, des opportunités à saisir. Petit à petit, Samba-Panza, profitant de cette confiance du Président Angolais, lui aurait glissé à l’oreille son intention de se présenter aux élections de fin de transition, autrement dit son intention de se maintenir au pouvoir. Or pour arriver à cela il faut nécessairement penser à faire sauter le verrou constitutionnel. Samba-Panza avait sa recette : intégrer au processus de réconciliation les deux anciens présidents. C’est d’ailleurs en ce sens que des missions de contacts avaient été plusieurs fois effectuées pour rencontrer Djotodia puis Bozizé. L’on se souviendra de cette célèbre déclaration sur RFI de Guiama Massogo, à l’époque porte-parole de la Présidence :
« Madame la présidente de la République a transmis comme message à l’ancien président Djotodia qu’elle n’avait rien contre lui et qu’elle souhaitait qu’il l’aide à bien conduire la transition parce qu’aujourd’hui, après l’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville, celle-ci doit prendre un nouvel élan ».
Cet élan devait avoir pour point de départ la réconciliation imaginée par Samba-Panza et qui devait permettre à Bozizé et Djotodia de solliciter le droit de se présenter aux élections. On aurait trouvé un accord ouvrant ainsi la voie à tout le monde d’être candidat au nom de la réconciliation. Mais naturellement, la justice allait faire son travail en recalant les deux anciens présidents, qui d’après Samba-Panza, sont les seuls susceptibles de l’empêcher d’être élue à la magistrature suprême.
Cette démonstration de la Présidente de la transition aurait donc reçu l’aval du Président Dos Santos. Mais ce dernier qui ne joue pas de rôle direct dans le conflit centrafricain, aurait téléphoné en toute innocence à son homologue Sassou-Nguesso, à qui il a parlé naturellement du plan de Samba-Panza. C’est ainsi que le Président congolais déjà fâché avec cette dernière à cause de la situation en Centrafrique et à cause des ragots, serait entré dans toute sa fureur. Au final et pour faire un pied de nez à Samba-Panza, Denis Sassou-Nguesso s’est mis en tête de « fabriquer » inutilement la rencontre inutile de Nairobi avec pour résultat le communiqué inutile et vide que j’ai essayé de décortiquer ci-haut.
Maintenant que j’ai partagé ce que je sais…ET SI SAMBA-PANZA DISAIT TOUTE LA VÉRITÉ SUR NAIROBI… !
En définitive, je m’interdis tout jugement ou commentaires supplémentaires touchant au Président Sassou-Nguesso qui peut se permettre pour ainsi dire, de gérer aujourd’hui la RCA par la faute des Centrafricains eux-mêmes. Cependant, j’ ai tout droit de réitérer vis-à-vis de Samba-Panza, tout ce que je n’ai cessé de dire depuis au moins onze mois, à savoir entre autres :
Samba-Panza est et demeure une redoutable championne toute catégorie de la roublardise, qui n’a jamais tenu ses engagements et respecté sa parole depuis qu’elle est au pouvoir ;
Son seul but est d’arriver à se maintenir à la tête de l’Etat par tous les moyens, de s’enrichir et favoriser l’enrichissement personnel de tout son entourage ;
Aussi longtemps qu’elle ne sera pas rassurée de se présenter aux élections, elle instrumentalisera des individus pour entretenir l’insécurité d’une part ; d’autre part, elle n’usera jamais de son autorité de chef d’Etat pour faire avancer la transition dans le bon sens…
Et j’en passe des meilleurs et des pires…des vertes et des pas mûres!
Pendant ce temps, la classe politique et ses candidats de pacotille continuent à rêver et à se masturber leur esprit ; la société civile de son côté, continue de se réjouir de ses privilèges et de servir de refuge aux apprentis politiciens en mal de notoriété, et incapables de revendiquer publiquement leurs ambitions au grand jour !
Dans tout ce cafouillage, le peuple d’en bas et d’à-côté peut-il raisonnablement espérer la fin de cet enfer et l’avènement d’une ère nouvelle ?
En plus, il se trouve quand même des voix qui osent s’élever pour dire qu’il ne faut pas aller aux élections ! Mais encore une fois de plus je dis : ÉLIRE OU PÉRIR, LES ÉLECTIONS OU L’INSURRECTION !
Décidément, la Centrafrique rend fou. Et des centrafricains effectivement fous, tiennent à rendre fous, ceux qui ne sont pas du tout fous, et ceux qui ne sont pas encore totalement fous.
Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
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