Selon un officier de la Gendarmerie affecté à la section de recherche et d’Investigation (SRI) et contacté par Corbeau News Centrafrique, Monsieur Rodrigue Ngaïbona dit « Général Andjilo » était sur le point effectivement d’être libéré le mardi 20 janvier dernier quand ils ont reçu un appel de ne pas exécuter l’ordre de sa libération. La joie affichée par les Anti-Balaka et la population du quartier Boy-Rabe était réelle. Ils étaient effectivement au parfum de la libération du fameux Général Andjilo avant tout le monde. Mais qui a donné l’ordre aux gendarmes de libérer Andjilo?
Deux jours (48 heures) après l’arrestation du Général Andjilo et 24 heures après l’enlèvement des deux otages dont un centrafricain et une française, la pression était énorme sur le pouvoir de Catherine Samba-Panza et de son gouvernement dirigé par Mahamat kamoun. Le gouvernement centrafricain n’a jamais eu à gérer une telle situation par le passé surtout que la France vienne de sortir d’une situation catastrophique due au terrorisme international sur son sol et qu’un nouvel enlèvement aurait certainement des impacts grave sur la politique du gouvernement français. Comment faire? C’est la question que Samba-Panza et son gouvernement n’ont cessé de se poser toute la nuit à tel point qu’ils ont décidé de gérer à leur manière avec l’appui de Monseigneur Nzapalainga, l’Archevêque de Bangui pour libérer très vite l’otage de nationalité française.
Quelques signes affichaient la stratégie créée par le gouvernement afin de travailler le « cerveau » de la population centrafricaine avant la libération du braqueur général Andjilo. Le matin même des rumeurs sur la libération de ce dernier, le gouvernement a dépêché très vite à la radio Centrafrique certaines personnes qui, selon le gouvernement, sont des Autorités locales de Bouca pour faire des déclarations dite d’apaisement. Curieusement, ces personnes ont raconté que Rodrigue Ngabona alias Général Andjilo était en activités de sensibilisation pour la réconciliation et l’arrête de braquage quand il a été arrêté par la MINUSCA. Quoi? Oui c’est la stratégie de communication que le gouvernement tente d’embrasser en misant tout de même sur l’émotion. Pourquoi cette stratégie bizarre aussi vite? C’est le premier signe. Puis, arriver vers 16 heures du mardi 20 janvier, le Directeur de la SRI (Ex-SERD) a reçu un appel lui demandant de préparer Monsieur Rodrigue Ngaïbona alias Général Andjilo pour sa libération vers 18 heures, heure de Bangui. Qui a appelé? Silence total à la gendarmerie. Inquiétude chez les enquêteurs. Après plusieurs échanges de coup de fil téléphonique, le procureur de la République confirme aux gendarmes de garder le Général Andjilo en prison. Pourquoi cette cacophonie? Or, selon une petite enquête menée par Corbeau News Centrafrique, la décision de garder le braqueur général des Anti-Balaka en prison a été prise en dernière minute par les Chefs militaires de la Sangaris sous la pression du Ministère français des affaires étrangères. Le but? Tenter une nouvelle stratégie de négociations proposée par les agents de service de renseignements français dépêchés rapidement à Bangui. Ces agents formés pour des situations pareilles étaient arrivés tout discrètement à Bangui deux jours après l’enlèvement de la française par les Anti-Balaka. Ils ont commencé d’abord par former l’Archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga toute la nuit. Finalement, la dernière stratégie a marché. L’humanitaire française a été libérée ainsi que le compatriote centrafricain le 23 janvier dernier par les Anti-balaka sans avoir obtenu la libération de leur Chef Auto-proclamé Général Anti-Balaka.
Bangui, Gisèle MOLOMA pour CNC