Le préfet du département de Kaga-Bandoro (Nord) et d’autres responsables centrafricains membres d’une délégation officielle en provenance de Bangui, comprenant les gardes du corps des ministres du Plan et du Tourisme, ont été séquestrés dimanche par les ex-rebelles de la Séléka puis remis aux Nations Unies lundi, selon un porte-parole de l’ex-rébellion.
Le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) ,créé en novembre par une des factions de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, a affirmé avoir "arrêté" le préfet Gaston Yendémo, de même que le sous-préfet de Mbrés, Thomas Ndoumété, et le maire de la commune de Kaga-Bandoro, Patrice Abacar, pour manifester son opposition à leur présence dans cette localité sous son contrôle.
Ils faisaient partie d’une délégation de huit membres, parmi lesquels les gardes du corps des ministres du Plan et du Tourisme, arrivés par la route dans la perspective d’ une mission officielle que devaient entamer les deux membres du gouvernement de transition et d’union nationale centrafricain dans la ville dès ce lundi, en provenance de Bangui à bord d’un vol spécial.
"Le préfet et sa délégation ont été remis ce matin à la MINUSCA (Mission intégrée multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation de la République centrafricaine, NDLR) pour leur rapatriement à Bangui", a affirmé dans un entretien téléphonique lundi après-midi à Xinhua le colonel Djouma Narkoto, porte-parole du FPRC.
L’information a été confirmée par le tout nouveau ministre de la Sécurité publique, Nicaise Karnou, membre jusqu’à sa nomination le 16 janvier du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire), qui a plutôt parlé de libération, contrairement à la terminologie de "remise" utilisée par le groupe armé qui tient sous son contrôle près de la moitié du territoire centrafricain.
"Effectivement, ils ont été libérés depuis 10h00 locales (09h00 GMT) par la MINUSCA", a affirmé le ministre joint par Xinhua. " C’est la mission qui est partie pour la consultation à la base", une opération organisée par les autorités de transition centrafricaines dans les 16 préfectures et dans des pays voisins en vue de la tenue du Forum de réconciliation nationale attendu depuis novembre 2014.
Les leaders du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique du général Joseph Zoundéko, ex-chef d’état-major des ex-Forces républicaines des ex-rebelles de la Séléka, expliquent leur acte en qualifiant de persona non grata dans la localité le préfet du département de Kaga-Bandoro, du maire Thomas Ndoumété ( également nommé) et du sous-préfet de Mbrés.
"Les choses ne sont pas encore normalisées. Comment l’autorité de l’Etat peut décider d’envoyer ses éléments travailler là où se trouvent nos éléments ? Comment on va cohabiter avec ces gens-là ? Ce qui est important pour nous, ce n’est pas nomination de ces gens-là ; c’est le règlement des problèmes centrafricains. Il faut qu’il y ait d’abord le dialogue", a fait savoir le colonel Narkoyo.
Cet incident a été declare lundi alors que les autorités de Bangui s’employaient encore à obtenir la libération du ministre de la Jeunesse et des Sports, Armel Ningatoloum Sayo, enlevé la veille dans la capitale du pays par un groupe armé identifié comme proche des milices anti-Balaka, principal adversaire des ex- rebelles de la Séléka dans la crise que traverse la Centrafrique depuis fin 2012. F